Il ne partira pas tout de suite. Mais sa succession est amorcée. Michel Rollier, gérant commandité de Michelin, a annoncé vendredi qu'il n'irait pas au terme de son mandat, fixé par les statuts à l'âge de 72 ans. À 66 ans, le dirigeant a décidé de proposer à la prochaine assemblée des actionnaires du 13 mai la nomination de Jean-Dominique Senard pour le remplacer. Michel Rollier qui est entré chez le manufacturier en 1996, en il a pris la tête en 2005. Il a remplacé au pied levé Édouard Michelin, à sa mort accidentelle. Le patron de la firme clermontoise justifie sa décision par le « souhait de préparer ma succession ». Il compte toutefois rester encore à la tête de Michelin « un an ou deux ».Jean-Dominique Senard, 57 ans, est présent dans le groupe depuis 2005. Il est entré comme directeur financier, après des responsabilités chez Total, Saint-Gobain et Péchiney. L'homme, réputé pour son affabilité, est gérant non commandité depuis 2007. Un changement de témoin qui survient alors que le groupe apparaît en pleine forme. Fleuron de l'industrie française, Michelin a réalisé l'an passé un « résultat opérationnel historiquement élevé » à 1,69 milliard d'euros, quatre fois supérieur à celui de 2009, avec une confortable marge de 9,5 %. Le bénéfice net a dépassé le milliard, contre à peine 104 millions en 2009. Le ratio endettement sur fonds propres est passé en un an de 53 % à 20 %, grâce à l'augmentation de capital de l'an dernier. « Nous avons ainsi de quoi assurer une très forte croissance dans les dix ans qui viennent », a affirmé Jean-Dominique Senard, qui présentait vendredi le bilan financier 2010.Investissement en chinePour 2011, le groupe table sur une hausse des volumes d'au « moins 6,5 % », un résultat opérationnel « en croissance » et une « accélération des investissements ». Michelin doit ainsi débourser 1 milliard d'euros en Chine où il ouvrira mi-2012 une nouvelle usine. Cette même année, seront inaugurés deux sites au Brésil et en Inde. Jean-Dominique Senard a notamment affirmé que la hausse des matières premières serait contrebalancée en 2011 par de nouvelles hausses de prix. « L'impact négatif de 1,5 milliard sera presque intégralement compensé. » A-G. V.

latribune.fr

13 Févr 2011, 23:23

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