Tek Agrofood innove dans la conserverie solidaire

Le principe des épiceries solidaires, si utiles pour les plus démunis, est connu. Ancien cadre de Bonduelle et de Fleury Michon, Antoine Campredon pense qu'on peut mieux les aider en créant en amont des activités de... conserveries solidaires. À partir de quelques constats, il en a défini le modèle et démontré la faisabilité : d'un côté, un énorme gaspillage de matières premières alimentaires ; de l'autre, un nombre sans cesse croissant de bénéficiaires des épiceries solidaires ce qui diminue de facto la disponibilité des produits. Or, estime le fondateur du cabinet Tek Agrofood, « sur 100 kg de produits invendus, mal calibrés ou défraîchis, seuls 8 kg sont aujourd'hui valorisés »... Antoine Campredon, par ailleurs premier président du Club i3A (industriels de l'agroalimentaire, de l'agro-industrie et des agro-ressources) de Champagne-Ardenne, a donc réalisé une étude pour le compte des services de l'Etat dans la région (service régional de l'alimentation de la Draaf) portant sur la création d'ateliers de proximité pouvant s'inscrire dans le registre de l'économie sociale et solidaire et prendre une forme juridique de Scic (Sociétés coopératives d'intérêt collectif), par exemple.« Cette étude a été validée il y trois semaines, et nous pouvons mettre en place un projet pilote national démarrant avec trois ateliers situés en Champagne-Ardenne. Nous entendons de cette manière favoriser le retour à l'emploi d'une vingtaine de personnes par an pour ces trois sites. Lesquels produiront 2,5 millions de bocaux par an, dont 300.000 destinés d'abord aux épiceries solidaires, les autres pouvant avoir d'autres débouchés dans le commerce éthique ou dans les boutiques des producteurs locaux de la filière fruits et légumes », détaille Antoine Campredon. L'entrepreneur considère ainsi possible d'éviter la perte de 1.500 tonnes de denrées périssables, transformées en soupes, sauces, plats cuisinés, etc. Des conserves haut de gamme. Pour chaque atelier d'environ 1.000 m2 et leur équipement en matériel, il a évalué les besoins en capitaux autour 500.000 euros et il prévoit d'atteindre le point mort en cinq ans. Pour lever des fonds et réussir la reproductibilité de ce modèle sur l'ensemble du territoire, l'initiateur des conserveries solidaires se tourne notamment vers le mécénat social. Mais pas seulement.
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