Retraites complémentaires : l'ultime rencontre des partenaires sociaux ?

Retour à la table des négociations. Patronat et syndicats sont cette fois censés se mettre d\'accord sur la réforme des retraites complémentaires dont la revalorisation aura lieu le 1er avril lors de cette ultime rencontre, ce mercredi. Les partenaires sociaux devaient initialement s\'entendre jeudi 7 mars, date de leur dernière rencontre qui était censée clore les négociations. Mais la séance s\'était soldée par un échec. D\'où un nouveau round prévu ce mercredi et présenté comme  celui de la dernière chance de parvenir à un accord cette année.Le temps presse car, à l\'image du régime général, le déficit des retraites complémentaires (Agirc pour les cadres du privé, Arrco pour tous les salariés du privé) se creuse. Il a a dépassé la barre des 4,5 milliards d\'euros en 2012. Le besoin de financement est évalué entre 6 et 10 milliards d\'euros en 2017 et les réserves sur lesquelles s\'appuient ces régimes pour verser les prestations s\'amenuisent.Les syndicats souhaitent une hausse du \"taux contractuel\"Aussi, pour faire des économies, le Medef propose de limiter la revalorisation des pensions des 11 millions de retraités concernés, habituellement calquée sur l\'inflation, dès ce 1er avril. Face à cette baisse de pouvoir d\'achat pour les retraités, les syndicats réclament en contrepartie un effort sur les cotisations, acquittées à la fois par les entreprises (60%) et les salariés (40%). Le patronat a suggéré d\'augmenter le \"taux d\'appel\". Ce qui revient à faire cotiser davantage entreprises et salariés sans offrir de droits supplémentaires à la retraite. Mais la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC réclament une hausse du \"taux contractuel\", qui, lui, ouvre des droits. Les quatre syndicats, à la différence de la CFDT, en font un point non négociable.Autre sujet délicat: tous souhaitent que la moindre revalorisation des pensions soit limitée à deux ans, quand le patronat veut l\'appliquer pour trois ans. Jeudi 7 mars, le représentant du Medef, Jean-François Pilliard, avait posé des conditions pour envisager une éventuelle hausse du taux contractuel, ce qui avait été jugé inacceptable par les syndicats.\"La pérennité des régimes en jeu\"\"Je n\'envisage pas que l\'on ne puisse pas sortir de cette impasse. C\'est vraiment le dernier carat, la dernière limite si l\'on veut avoir un accord cette année\", a affirmé à l\'AFP Philippe Pihet, le responsable retraites de FO. Pour lui, \"c\'est la pérennité des régimes qui est en jeu\". En cas de nouvel échec, les pensions seraient revalorisées en fonction de l\'inflation le 1er avril, ce qui creuserait les déficits.Quoi qu\'il en soit, le résultat de ces négociations pourrait s\'avérer décisif pour l\'ensemble des retraités, visés par la réforme du régime général que prépare le gouvernement. Mardi, François Hollande a d\'ailleurs prévenu à Dijon que \"des choix courageux\" devraient être faits \"dans l\'année\" pour assurer l\'avenir des régimes de retraites. De son côté, la ministre des Affaire sociales et de la Santé Marisol Touraine avait déjà préparé les esprits dimanche en soulignant que \"des efforts\" seraient demandés \"à tous les Français\". La ministre avait notamment estimé que la question de la durée de cotisation devrait être \"examinée\".Du reste, le Premier ministre a mis en place une commission pour l\'avenir des retraites, présidée par Yannick Moreau, l\'ancienne présidente du Conseil d\'orientation des retraites (COR) qui doit proposer des pistes de réforme d\'ici le mois de juin avant une concertation avec les partenaires sociaux sur le sujet.Lire aussi: Nouvelle réforme des retraites: début de l\'acte I 
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