Ces économistes qui pèseront désormais sur la politique budgétaire française

 Ils sont cinq économistes, désormais sur le devant de la scène, s\'agissant en tous cas des finances publiques. Cinq économistes aux parcours très variés, si l\'on en juge par leurs auditions ce mercredi par le parlement, qui auront bientôt un rôle majeur en matière de politique budgétaire : au sein du haut conseil des finances publiques, dont la création a été prévue par le traité européen de 2012, ils devront donner leur avis sur les prévisions macro-économiques du gouvernement, et sur la crédibilité de toutes les lois de finances. Ils devront aussi livrer une estimation du déficit public structurel, le seul à être pris en compte par les nouveaux traités européens. Le rôle de ce haut conseil ne sera que consultatif, mais nul doute que ses avis auront du poids.Un conseil à parité, ou presqueLa député PS Karine Berger a insisté pour que la parité règne au sein de cette instance, et a obtenu gain de cause. Aussi, les personnalités qualifiées pour choisir ces économistes, à savoir le président de l\'Assemblée nationale et celui du Sénat, ainsi que les présidents des commissions des finances de ces deux assemblées, qui étaient chargés de désigner chacun un membre, ont-ils désignés deux hommes et deux femmes. Sans surprise, les présidents des commissions des Finances, tous deux membres de l\'UMP, qui ont eu à désigner des femmes, ont choisi des « expertes » plutôt classées à droite. Mathilde Lemoine, qui dirige aujourd\'hui les études économiques de HSBC France a travaillé à Matignon avec Dominique de Villepin. Quant à Marguerite Bérard-Andrieu, elle a conseillé Nicolas Sarkozy à l\'Elysée. En revanche, le président de l\'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a désigné un ex conseiller de Dominique Strauss-Kahn à Bercy, Jean Pisani-Ferry, aujourd\'hui à la tête du think tank bruxellois Bruegel, tandis que le président du Sénat, Jean Pierre Bel, a choisi l\'économiste Michel Aglietta. Quant au président du Cese (Conseil économique social et environnemental), il a retenu le nom de Philippe Dessertine, professeur à Paris X Nanterre, considéré comme libéral.Des profils très différentsC\'est peu dire que leurs profils sont différents. Michel Aglietta est -notamment- un théoricien des phénomènes monétaires et de la croissance. Il conçoit de manière extensive le rôle du Haut conseil des finances publiques : il s\'agit, selon lui, de conseiller le gouvernement sur le meilleur moyen de retrouver de la croissance. Devant la commission des finances du Sénat, ce jeudi, il a insisté sur le nécessaire effort d\'innovation. S\'agissant du déficit public, il relie directement au manque de croissance -« on retombe toujours sur le problème de la croissance », dit-il -, et estime que la France se situe aujourd\'hui dans le cas, prévu par le traité européen, de « circonstances exceptionnelles », compte tenu du chômage de masse et d\'une production qui n\'a pas retrouvé son niveau de 2007. Celles-ci justifient que le déficit public structurel dépasse le plafond de 0,5% du PIB, prévu par le traité.Défense de la rigueurMathilde Lemoine n\'est pas vraiment sur la même longueur d\'onde, qui a toujours défendu les politiques de rigueur. Elle développe une approche très modeste du rôle du haut conseil, qui ne pourrait juger à lui seul de l\'insincéritté d\'une prévision de croissance. Elle insiste sur l\'examen des hypothèses sous jacentes à cette prévision.Quant à Marguerite Bérard Andrieu, actuellement directeur général adjoint du groupe bancaire BPCE, elle met en avant sa compétence en matière de comptes sociaux. Avec une approche assez « techno », à mille lieues de réflexions de Michel Aglietta. La présentant, le président de la commission des Finances de l\'Assemblée nationale, Gilles Carrez, qui l\'a choisie, a insisté sur l\'importance de la dépense sociale dans les finances publiques. Mais quelle pourra être la marge de manœuvre du haut conseil, dans ce domaine ?Jean Pisani-Ferry est, quant à lui, un macro-économiste, peut-être plus proche des réalités conjoncturelles que peut l\'être Michel Aglietta.Quatre magistrats de la Cour des comptesPar ailleurs, la quatre magistrats de la Cour des comptes seront membres du Haut conseil. Il s\'agit de Raoul Briet, président de la première chambre, de François Ecalle, le meilleur spécialiste de finances publiques au sein de la cour, de Martine Latare et Catherine Démier, qui assure le secrértariat général du Conseil des prélèvements obligatoires, rattaché à la Cour.Le Haut conseil dépendant lui aussi de celle-ci, il sera présidé par Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. Hormis ce dernier, cette structure comptera dix membres, puisque le directeur général de l\'Insee en fait partie, es qualités. 
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