Blocages

Il nya pas que la neige tombée en abondance sur la capitale qui empêche d\'avancer. Ça bloque, voila le constat que fait le président François Hollande pour expliquer que ses réformes n\'aillent pas aussi vite qu\'il le souhaiterait. Aussi, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, ainsi que François Rebsamen, président des sénateurs socialistes, ont relayé la parole de l\'Elysée qui envisage donc de « légiférer par ordonnances ». Déni de la démocratie hier quand elle était dans l\'opposition, ce recours est devenu aujourd\'hui pour la nouvelle majorité le moyen de pouvoir accélérer les réformes.Eviter tout débatL\'ordonnance a l\'avantage pour le pouvoir en place d\'éviter tout débat -un comble en démocratie - et d\'engager la responsabilité du gouvernement sur le vote d\'un projet à l\'Assemblée nationale. C\'est la raison pour laquelle son utilisation doit rester exceptionnelle. Oui, mais voilà, c\'est la situation qui est devenue exceptionnelle. Comme l\'a dit François Rebsamen, le président de la république «a pris conscience (...) de blocages importants dans notre société, de délais de prise de décision trop longs, des textes qui prennent énormément de temps de débat au Parlement... ».En conséquence, il faut raccourcir tous les délais de livraison des réformes. Un Candide pourra se demander où vivait François Hollande durant toutes ses dernières années pour tant méconnaître une situation qu\'en tant qu\'élu il devait normalement bien mesurer ? A moins que la crise commençant à rendre plus urgente la nécessité de hâter le pas des réformes, le président choisit l\'efficacité à la démocratie ? Ou serait-ce que Berlin commence à s\'impatienter ?Impatience outre-RhinCar c\'est ce que l\'on demande de l\'autre côté du Rhin. Tant le président de la Bundesbank Jens Weidman que le commissaire européen à l\'Energie, Günther Oettinger, un conservateur proche d\'Angela Merkel, critiquent ouvertement le rythme trop lent des réformes, en particulier celui du marché du travail, tape nécessaire pour que la France retrouve la compétitivité qui fait cruellement défaut.Autre blocage en vue, c\'est celui de la prise de contrôle de l\'enseigne Monoprix par Casino. Ce dernier possède déjà une partie du capital et veut acquérir les 50% détenus par Les Galeries Lafayette, mais l\'Autorité de la concurrence s\'y oppose, du moins pour le moment puisque les discussions vont s\'engager pour trouver une issue dans le cadre légal.Position dominanteElle avait déjà émis un avis consultatif il y a un an. A moins que Casino obtempère, autrement dit accepte de faire des concessions. Que lui reproche l\'organisme public, chargé de veiller à ce que les conditions de concurrence soient effectives : précisément sa position dominante.A travers plusieurs enseignes, Casino détiendrait à Paris 60% de la surface de la distribution et entre 50% et 70% du chiffre d\'affaires. Comme disait le slogan d\'un autre enseigne, Casino écrase tous les autres.L\'enseigne conteste ces chiffres et avance plutôt une part légèrement inférieure à 40%. Il n\'empêche, le litige va créer un blocage. L\'Autorité de la concurrence devrait in fine ordonner probablement des cessions à Casino pour pouvoir autoriser l\'achat des prestigieuses Galeries Lafayette, et ce sans ordonnance.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.