L'imposition des hauts revenus a fortement baissé depuis les années 1980

« Je n'ai ni d'avocat fiscaliste, ni de niches fiscales, je fais simplement ce que le Congrès me demande... et pourtant je paie moins d'impôts que ma secrétaire ». Fiche d'imposition en main, Warren Buffett dénonçait en 2007 le système fiscal américain, trop favorable selon lui aux plus riches. Avec des revenus tirés en grande partie de dividendes - taxés uniquement à 15 % -, le milliardaire n'était cette année-là imposé qu'à hauteur de 17,7 %. Quand dans les locaux de sa compagnie, Berkshire Hathaway, le taux d'imposition moyen s'élevait à 32 %. Quatre ans plus tard, le troisième homme le plus riche du monde persiste : « les gens comme moi devraient payer beaucoup plus d'impôts », expliquait-il à nouveau fin novembre. Après les deux réformes fiscales menées dans les années 80 par Ronald Reegan, le taux d'imposition a fortement chuté aux Etats-Unis. Il culmine désormais à 35 %, pour les ménages gagnant au moins 400.000 dollars par an. Nombreuses niches fiscales« Le taux effectif moyen pour les contribuables déclarant plus de 1 million de dollars d'aujourd'hui, dépassait les 55 % dans les années 50 et s'élevait encore à 46 % en 1979 », explique l'Institute for Policy Studies, un think tank classé à gauche. En 2011, ce taux ne devrait s'élever qu'à 23 %, sous l'effet de nombreuses niches fiscales et des cadeaux fiscaux accordés sous la présidence Bush. Initialement, Barack Obama et les démocrates ne souhaitaient prolonger ces avantages, qui arrivaient à échéance début janvier, qu'en deçà de 250.000 dollars de revenus annuels. Mais ils ont dû renoncer après la victoire des républicains lors des élections de mi-mandat. Exclure les plus riches de ces mesures fiscales aurait pénalisé la reprise économique, plaidaient à l'époque leurs adversaires. « Les riches vont toujours vous dire : donnez nous plus d'argent, nous dépenserons plus et tout le monde en profitera, rétorque Warren Buffett. Mais cela n'a pas marché au cours de dix dernières années. J'espère que l'opinion publique commence à le comprendre. »Selon un sondage publié en début d'année par 60 Minutes et Vanity Fair, la hausse de la taxation sur les hauts revenus est la solution privilégiée par 61 % des Américains pour réduire le déficit public. Au Congrès, cette piste n'est pourtant que rarement avancée. « 44 % des parlementaires sont également millionnaires », souligne le collectif des « Patriotic Millionnaires », dont la centaine de membres réclament, eux aussi, de payer plus d'impôts.J. M., à Washingto
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