Les pays émergents se mobilisent contre les attaques spéculatives

Les pays émergents veulent avoir voix au chapitre sur les questions monétaires internationales. L'idée n'est pas nouvelle. Elle devrait revenir sur le devant de la scène à l'occasion du deuxième sommet des Bric (l'acronyme de Brésil, Russie, Inde et Chine) qui s'ouvre demain jeudi à Brasilia. A ce sujet, le président russe a déjà donné quelques pistes de réflexion. Selon lui, « le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine vont devoir s'attacher à réformer le système de Bretton Woods ». Et pour ce faire, « ces pays devraient déjà commencer par accroître leurs relations commerciales en faisant usage de leur devise respective ». Une proposition qui ne fait que conforter l'idée mise en avant par les Russes, à savoir la nécessité de refonder l'architecture financière mondiale, et de faire jouer aux devises émergentes les plus attrayantes, au rouble notamment, le rôle de monnaies de réserve internationale. Plus nouveau en revanche, le président russe met l'accent sur la nécessité d'une gestion des risques plus concertée entre ces pays. taxe brésilienne« Il est important, insiste-t-il, que les pays émergents prennent des décisions communes, notamment qu'ils échangent des informations sur les possibles attaques spéculatives, dont peuvent faire les frais leurs devises respectives, leurs marchés d'actions et de matières premières, qui menacent leur stabilité économique ». Sur ce chapître, la Russie sait de quoi elle parle, puisqu'en 2008, elle a payé très cher la sortie brutale de ses investisseurs non résidents. Toutefois, elle n'est pas la seule à redouter les mouvements de capitaux excessifs susceptibles de créer des bulles sur certains actifs. Le Brésil a d'ailleurs fait voter une taxe l'an dernier en vue de stabiliser les flux de capitaux étrangers qui déferlaient sur sa Bourse. L'Indonésie a évoqué la possibilité de le faire la semaine dernière. Ces pays préfèrent user de mesures plus ?market friendly?, comme le renforcement des ratios prudentiels des banques », confirme Agnès Belaisch, stratège chez Threadneedle. En outre, précise-t-elle, à l'exception de la Chine, les flux de capitaux vers ces pays sont massifs (20 milliards de dollars depuis le début d'année) mais pas spéculatifs. « Ces capitaux ne parient pas sur une anomalie de marché, mais sur une réévaluation à la baisse du risque des places émergentes avec des rendements plus intéressants que ceux du G7. Ceci est donc un critère structurel. » Marjorie Bertouille
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