Les marchés de la dette se stabilisent

Fortement secoués en fin de semaine dernière, les marchés interbancaires et obligataires européens se sont stabilisés depuis l'annonce des mesures exceptionnelles prises pour endiguer la contagion de la crise grecque, sans pour autant retrouver leurs niveaux d'avant crise. Après avoir bondi à 18,85 % vendredi dernier, le taux à 2 ans grec oscille depuis lundi soir entre 6,7 % et 7,7 %, et évoluait jeudi après-midi aux alentours de 6,9 %. Ce niveau représente néanmoins plus de deux fois le taux de 3,2 % qui prévalait sur les marchés en début d'année. Symbole de la dichotomie croissante observée au sein des marchés de dette publique de la zone euro entre les pays « coeur » et les pays « périphériques » englués dans les problèmes budgétaires, le taux à 10 ans allemand demeurait ce jeudi sous le seuil des 3 %, à 2,94 %.Sur les marchés des dérivés de crédit, le prix d'une couverture contre le risque de défaut d'une entreprise du segment « Investissement », qui regroupe les sociétés jugées les plus sûres, remontait de 2,7 points de base, à 97,6 points, selon l'indice Itraxx de Markit. Malgré la nette décrue depuis le pic de 133 points de base atteint le 7 mai dernier, il reste sensiblement plus élevé que le niveau de 71,5 points enregistré en début d'année. « Le foyer de la crise est double : la liquidité (la capacité à se financer à court terme) et la soutenabilité (la confiance dans la capacité à réduire les déficits et par conséquent la soutenabilité des dettes). Ce double problème a nécessité une réponse quasiment en « temps réel » des institutions européennes étant donné que les traités n'envisagent pas une situation de ce type », soulignent les experts de Barclays Capital.nouvelles liquiditésAprès de nombreux atermoiements, les autorités européennes ont finalement mis en place un plan d'aide financière massif, tandis que la BCE a décidé d'intervenir sur les marchés souverains pour prévenir toute remontée des taux. « Le fonds de soutien de 440 milliards d'euros couvre potentiellement les besoins des PIIGS (Portugal, Italie, Irlande, Espagne, ndlr) pendant deux ans », souligne Jean-Louis Mourier, économiste Aurel BGC. La BCE a en outre réactivé ses programmes exceptionnels de fourniture de liquidités aux banques européennes pour prévenir tout gel du marché interbancaire, comme ce fut le cas au plus fort de la crise. Sur le marché monétaire, le taux « Euro Interbank Offered Rate » (Euribor) à 3 mois, l'un des taux de référence de la zone euro qui mesure le prix auquel un échantillon de 43 grandes banques se prête en blanc (prêts sans garantie), est resté quasi stable depuis le début de la semaine, à 0,683 % ce jeudi. Après avoir touché son plus bas historique de 0,634 % le 31 mars dernier, l'Euribor avait enregistré douze séances consécutives de hausse entre le 21 avril et le 7 mai.
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