La Chine, un partenaire encombrant

STRONG>ÉTATS-UNIS. Washington prépare des sanctionsJeudi, au Congrès, Timothy Geithner réalisera un périlleux exercice d'équilibriste. À quelques semaines des élections de mi-mandat où les démocrates pourraient perdre de nombreux sièges, le secrétaire au Trésor tentera de calmer des parlementaires qui planchent sur des sanctions contre les produits chinois importés aux États-Unis. Contrairement à ses engagements pris en juin, la Chine a « très très peu agi » pour que s'apprécie le yuan, admet Geithner. Alors que le chômage tutoie les 10 %, le Capitole est très remonté : en août, le déficit commercial vis-à-vis de la Chine a dépassé les 20 milliards de dollars pour le troisième mois consécutif, après un total de 226,8 milliards de dollars en 2009. Craignant des rétorsions, de grandes entreprises américaines (Caterpillar, Microsoft...) implorent le Congrès de ne pas céder au protectionnisme.JAPON. Tokyo accuse son voisin de manipuler le yen« Si la robustesse du yen demeure au niveau actuel, les usines, les investissements et les emplois partiront tous à l'étranger. » Ce tableau apocalyptique dépeint la semaine dernière par Tetsufumi Yamakawa, codirecteur de la recherche de Barclays au Japon, est un cauchemar récurrent pour les autorités nippones. Tokyo réclame à Pékin de calmer ses achats de dette japonaise - portant sur 7 milliards de dollars les sept premiers mois de 2010 - qui a contribué à faire flamber le yen face au dollar et a ainsi sapé la compétitivité de l'archipel. Le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, a prévenu que « toutes les options disponibles », y compris une intervention directe du gouvernement japonais sur le marché des changes, étaient envisagées. Les relations sino-japonaises sont actuellement tendues : outre la question du yen, les deux pays se déchirent au sujet de gisements de gaz situés sur leur frontière maritime.EUROPE. Bruxelles entre tensions et médiationsAu cours des dernières années, plusieurs sommets entre l'Union européenne et la Chine ont eu lieu sans que Bruxelles obtienne satisfaction sur le yuan. « Il est clair que la sous-évaluation de la monnaie chinoise constitue un problème majeur », a déclaré, début 2010, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht. « Il est clair à mes yeux qu'il s'agit d'une politique délibérée », a-t-il martelé, ajoutant quelques mois plus tard qu'exiger des sanctions de la part de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'aurait aucun effet sur la valeur du yuan face à l'euro. Nicolas Sarkozy partage son sentiment et juge préférable « de mettre en place », dans le cadre du G20, « des instruments pour éviter l'excessive volatilité des monnaies, l'accumulation des déséquilibres, la recherche d'un niveau toujours plus élevé de réserves de change par les pays émergents ».
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.