Aubry lance la rénovation du PS malgré la tempête

À chacune sa figure tutélaire. Quand Ségolène Royal en appelle à Robert Badinter pour dénoncer les « fraudes » qui auraient entaché l'élection de Martine Aubry à la tête du PS en novembre 2008, la première secrétaire du PS invoque le souvenir du plus célèbre des socialistes français. « Je voudrais vous dire qu'à l'occasion, cette année, du 150e anniversaire de la naissance de Jaurès, je ne laisserai pas abîmer son parti, je ne laisserai pas abîmer le Parti socialiste de l'intérieur, je ne laisserai pas le Parti socialiste insulté de l'extérieur. » Martine Aubry n'a pas voulu en dire plus samedi après la publication du livre « Hold-uPS, arnaques et trahisons », qui ravive les plaies mal cicatrisées du Congrès de Reims en relançant la suspicion sur son élection. Elle a admis qu'elle avait « des choses sur le c?ur », mais pour ajouter aussitôt qu'elle préférait ouvrir un « grand livre », celui de la rénovation du PS. Le conseil national a validé le processus qui doit conduire à l'organisation de primaires ouvertes à gauche pour la désignation du candidat PS à la présidentielle de 2012, et à la mise en place du non-cumul des mandats, de la parité et de règles éthiques entre socialistes. Les militants sont appelés à se prononcer le 1er octobre sur ce que Martine Aubry a qualifié de « révolution ».absence de marqueLe moins qu'on puisse dire, c'est que ce nouvel élan espéré n'a pas suscité un enthousiasme effréné. Il y avait des absents de marque, comme Laurent Fabius et François Hollande. Et le parlement du parti était à moitié déserté. « Les gens ne veulent pas être pris en photo avec des tricheurs », ironisait Malek Boutih, qui a lancé vainement un appel à la réunion d'un nouveau congrès.Ségolène Royal n'était pas là non plus. Isolée, elle laisse planer la menace d'actions en justice contre la direction du PS, au risque d'apparaître comme celle qui divise. Nombre de ses soutiens ont d'ailleurs pris leurs distances avec la présidente de Poitou-Charentes. Jean-Pierre Mignard et François Rebsamen, notamment, ont appelé à tourner la page de Reims pour se consacrer pleinement à la rénovation. « Il ne s'agit en rien d'oublier ce qui s'est produit ni d'excuser ce qui s'est passé dans telle ou telle fédération, mais ça ne servirait à rien de rejouer un congrès. C'est pourquoi j'en appelle à la responsabilité de tous », estime aussi l'ex-patron du PS, François Hollande.Mais Ségolène Royal reste fidèle à la stratégie suivie depuis son entrée dans la course présidentielle en 2006 : jouer l'opinion contre le parti. Dans le scénario de primaires ouvertes, elle sait que quatre à cinq millions de sympathisants mettront à mal les logiques d'appareil.
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