Un prix du pétrole idéal pour les 50 ans de l'Opep

Pour ses 50 ans, que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole fête aujourd'hui au terme d'une année de festivités, le baril pointe à un niveau idéal. Depuis le début de l'année 2010, le panier de l'Opep, calculé à partir du prix de 12 pétroles brut produits par l'Opep, affiche un prix moyen de 75,24 dollars. Soit exactement le centre de la fourchette de prix idéale, évoquée par certains membres de l'organisation : entre 70 et 80 dollars. Un niveau de prix qui, selon les pays producteurs tout du moins, ne perturbe pas la croissance mondiale et permet aux compagnies de continuer à investir. Le cartel a pourtant tendance à bouder son plaisir. Dans son dernier rapport mensuel publié le 9 septembre, il dépeint ainsi un contexte international des plus sombres. « La situation économique actuelle, dans la plupart des pays développés, est décourageante » assurent les analystes du cartel, déçus non pas par les cours du pétrole, mais par leurs perspectives. « Non seulement la reprise est lente, mais elle doit affronter des turbulences. Et le fait que certaines économies ne soient plus en mesure d'envisager des plans de stimulation de la croissance devrait contracter la demande de pétrole sur la seconde partie de l'année ». La planète devrait donc engloutir un peu moins de baril au second semestre qu'au premier. D'où le coup au moral des experts de l'Opep : même la « driving season », cette période estivale qui draine habituellement des floppées de grosses voitures américaines d'un bout à l'autre du continent, ne devrait pas avoir tellement de répercussions sur la consommation d'or noir.Bonds des paris à la hausseMalgré cette sombre vision des choses, l'organisation ne devrait pas modifier son niveau de production, lors de sa prochaine réunion prévue mi-octobre. Les 12 pays du cartel produisent actuellement 29 millions de baril d'or noir par jour, soit 33,9 % de la consommation totale. « Nous n'allons pas bouger les quotas. Nous ne voulons pas déstabiliser le bateau » a déclaré Abdallah el-Badri, le ministre saoudien du pétrole lundi, à l'agence de presse allemande.Les cours du pétrole devraient de toute façon progresser d'ici à la fin de l'année, selon Goldman Sachs. Les experts de la banque verraient bien le baril grimper vers les 85 voire 95 dollars d'ici là. « Nous anticipons des tensions supplémentaires entre l'offre et la demande, alors que la croissance globale continue de soutenir la demande, mais à un rythme plus ralenti » assure David Greely, spécialise du pétrole chez Goldman. Un optimisme également adopté par les investisseurs financiers sur le pétrole. Selon le rapport hebdomadaire de la CFTC, les paris à la hausse sur l'or noir ont bondi de 8 % la semaine dernière, alors que les hedge-funds reviennent sur la classe d'actif. Aline Robert? Lire aussi page 8.
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