La prospective à 10 ans n'est pas une science exacte. Mais le scénario d'avenir de la télévision à l'horizon 2020 dessiné par l'Institut d'étude Idate semble d'autant plus probable que tous les facteurs d'évolution sont déjà à l'oeuvre : migration des consommateurs vers la vidéo du web, généralisation des téléviseurs connectables à Internet, qui équiperont près de 40 % des foyers d'ici 2012, et aboliront la frontière entre contenus audiovisuel et contenus web. Ainsi, l'Idate anticipe, à court terme, un léger rebond du marché publicitaire de la télévision dans cinq grands pays d'Europe, mais sans retrouver le niveau de 2008. Par la suite, jusqu'en 2020, l'Idate prédit la stagnation : la pression à la baisse des tarifs publicitaires, exercée par l'offre abondante d'espace sur Internet, impactera durablement le prix de la publicité TV. Pour la télévision payante, le scénario est un peu plus optimiste, avec une croissance moyenne de 3 % par an d'ici 2020, poussée d'abord par de nouveaux services aux abonnés autorisés par les plates-formes numériques mais ralentie en fin de période par l'abondance de contenus « premium » gratuits sur le web. Comparée à la musique et à la presse, l'industrie audiovisuelle, qui a déjà pris fortement position sur le web, avec une croissance faible ou nulle, résiste dans la révolution numérique. Mais l'Idate juge l'industrie européenne particulièrement menacée. Les acteurs américains, présents de la production à la distribution, maîtrisent l'exploitation des catalogues, le rythme de la transition des contenus vers le web quand la réglementation européenne interdit cette intégration. I. R.

latribune.fr

14 Oct 2009, 1:51

Partager :