Chine  : le débat sur la montée des créances douteuses rebondit

que Presque une provocation. Hier, le président de l'Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), Jiang Jianqing, s'est dit convaincu que l'explosion des crédits accordés par les banques chinoises ne s'accompagnerait pas d'une montée des créances douteuses. Une parole de poids, puisque ICBC n'est ni plus ni moins que la première banque chinoise (et mondiale) par sa capitalisation boursière (1.835 milliards de yuans, 181 milliards d'euros). Au premier semestre, elle a enregistré un bénéfice net de 66,4 milliards de yuans. « ICBC a assisté à une croissance sans précédent de ses prêts. Au cours des neuf premiers mois de 2009, les nouveaux crédits ont atteint 927,6 milliards de yuans. Sur l'ensemble de l'année, le volume de nouveaux prêts doublera donc par rapport aux exercices précédents », a annoncé Jiang Jianqing. Une tendance forte qui repose largement sur la contribution apportée par ICBC au plan de relance chinois de 586 milliards de dollars (394 milliards d'euros). Mais les convictions de Jiang Jianqing sont loin de faire l'unanimité. Elles vont même à rebours des remises en question régulières de la solidité du système bancaire chinois. « L'argument consistant à affirmer que la forte croissance domestique permettra de se prémunir contre la montée des créances douteuses est erron頻, estime le président du cabinet de recherche économique PrimeView, Pierre Sabatier. Pour lui, le risque de surchauffe est toujours présent. En juillet dernier, la commission de régulation bancaire chinoise avait d'ailleurs exigé des établissements de crédit qu'ils augmentent leurs provisions pour créances douteuses afin de les prémunir contre des risques d'insolvabilité. prise de poids« Les risques ont augmenté en même temps que les crédits. Il faut y faire très attention », avait alors averti le président de la commission, Liu Mingkang. Au cours des huit premiers mois de l'année, et malgré un ralentissement en août, les banques chinoises ont distribué 8.130 milliards de yuans (818 milliards d'euros) de crédits, soit 62 % de plus que le montant fixé par Pékin pour 2009 (lire « La Tribune » du 15 septembre).Depuis l'accélération de la crise à l'automne 2008, le secteur bancaire de l'empire du Milieu n'a cessé de prendre du poids, détrônant les banques occidentales dans les classements mondiaux. Mais « cette hégémonie boursière ne signifie rien, juge Pierre Sabatier. Leur capitalisation ne reflète en aucun cas leur poids dans l'économie mondiale ».
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