La rémunération au mérite va être généralisée dans le public

« Je souhaite qu'en 2011 la rémunération variable pour les équipes dirigeantes des opérateurs de l'Etat soit généralisée », a annoncé lundi le ministre du Budget, François Baroin, à l'occasion de la présentation des nouvelles règles de gestion et de gouvernance de ces établissements.Les opérateurs d'Etat (Météo France, IGN, Pôle Emploi, l'Ademe, les Agences de santé, etc.) réalisent des missions de service public sous la tutelle financière et stratégique de l'Etat. A ce titre, ils sont « embarqués dans le train de la réduction des déficits publics » et de l'optimisation de la dépense publique, a rappelé le ministre.La rémunération à la performance est ainsi entendue comme un outil venant renforcer la performance des opérateurs : « 100 % des directeurs généraux » des 65 premiers opérateurs (en termes d'effectifs et de dépenses) l'ont fait cette année, contre la moitié l'année passée, selon le ministère. Il s'agit désormais d'étendre cette pratique à l'ensemble des équipes dirigeantes, qui, en novembre, étaient seulement 57 % à avoir appliqué la mesure. Une incongruitéPour certains de ces établissements cependant, elle constitue un point d'achoppement, voire une incongruité. Cette mesure « ne dépasse pas quelques centaines d'euros par an », a souligné Emmanuelle Prada-Bordenave, la directrice générale de l'Agence de la biomédecine, en se demandant si la rémunération variable n'équivalait pas à « se payer de mots ». « Se payer de mots, ça ne vous coûtera pas plus cher qu'aujourd'hui », lui a répondu François Baroin. « Ce qui compte, c'est ce qui marche. » Comment cela va-t-il marcher justement ? Les contractuels (embauchés sous contrat de droit privé) ont déjà, pour certains, une part variable dans leur rémunération ou pourront se la voir proposée. L'opération risque d'être plus délicate pour les personnels statutaires dont les avancements et carrières sont régis par leur statut. Il serait bon que l'on nous fournisse un « vade-mecum de la mise en place de ce système », s'est alerté Patrice Parisé, directeur général de l'IGN. Certains outils de gestion du secteur privé sont transférables au public, tant qu'on les adapte, a fait remarquer un participant, issu du CNRS. Mais vient-on dans le public pour la rémunération ? Il serait plus intéressant d'améliorer les possibilités d'évolution de carrière. Sara Sampaio
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