L'exécutif italien est suspendu à quelques voix au Parlement

Après des mois de guerre d'usure entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, le règlement de comptes définitif entre les deux anciens co-fondateurs du parti du peuple de la liberté (PDL, droite) aura lieu ce mardi en début d'après-midi à la Chambre des députés. Le président du Conseil affronte en effet une motion de défiance présentée entre autres par celui qui fut son ancien ministre des Affaires étrangères. Au cours des dernières semaines, Gianfranco Fini et les trente-quatre députés qui ont fait dissidence et l'ont rejoint dans une nouvelle formation - Futur et liberté (FLI) - ont à plusieurs reprises mis en minorité l'actuel gouvernement. Ils considèrent par conséquent que « la majorité n'existe plus ». Dimanche, Gianfranco Fini a assuré péremptoire : « Il n'obtiendra pas la confiance. » Et d'ajouter : « Berlusconi ne veut pas gouverner, il veut uniquement rester au pouvoir parce que (l'immunité judiciaire) est pour lui vitale pour éviter d'affronter ses procès. »Leur divorce politique est scellé. Gianfranco Fini qui, au départ, souhaitait uniquement obtenir davantage de pouvoirs au sein de la coalition de centre-droit pour, expliquait-il, défendre les raisons d'une droite moderne et européenne, se retrouve aujourd'hui relégué à l'opposition. Après avoir verbalement frappé de plus en plus fort et n'obtenant que des fins de non recevoir de la part de Berlusconi, Fini se voit ainsi contraint à réclamer la tête de ce dernier.Perspective effrayanteReste que le président du Conseil s'est employé au cours des derniers jours à rallier plusieurs députés en invoquant notamment des élections législatives anticipées en cas de chute de son cabinet. Une perspective qui effraie nombre de parlementaires qui risquent de ne pas être réélus. Le PDL et ses alliés de la Ligue du Nord sont en effet donnés vainqueurs dans les sondages en cas de nouvelles élections même si la loi électorale pourrait les priver d'une victoire au Sénat. Le parti de Berlusconi est donné à 28 %, selon le dernier sondage Ispos, contre 26,5 % il y a seulement un mois mais loin des 37,4 % et 35,3 % atteints aux législatives et européennes. Le nouveau parti de son rival Fini arrive lui péniblement à 7 %... alors que l'opposition de centre-gauche, le PD, recueille 25 % des intentions de vote.Dans ces circonstances, plusieurs députés ont au dernier moment rejoint le camp de Silvio Berlusconi alors que la majorité de 316 voix va se jouer sur un fil. Vendredi dernier, le président du Conseil n'avait encore que 311 soutiens assurés. Le même jour, le parquet de Rome à ouvert une enquête soupçonnant « l'achat » de voix de parlementaires. Lundi, le Cavaliere voulait afficher sa sérénité. Dans son discours, il a tendu la main à tous les centristes et modérés, laissant entrevoir un nouveau gouvernement élargi après l'épreuve de mardi, traitant toutefois FLI « d'irresponsable ». « Alors que nous avons la troisième dette publique du monde dans une phase de tensions des petits et moyens États européens, a insisté Silvio Berlusconi, l'ouverture d'une crise gouvernementale sans solution claire serait une folie politique. »
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.