Les sponsors s'éloignent du Tigre

Qualifié de harem par les médias américains, la dizaine de serveuses et de starlettes du porno dont Tiger Woods monnayait les services à coup de milliers de dollars s'apprête à lui coûter plus cher encore. Le vainqueur de quatorze tournois majeurs de golf, devenu le premier athlète milliardaire en octobre dernier, voit ses principaux sponsors le lâcher un à un. Ces groupes préfèrent prendre leurs distances avec la star, qui a décidé vendredi de faire une pause dans sa carrière afin de « devenir un meilleur époux ».Ce week-end, Tiger Woods a ainsi disparu du site Internet du consultant Accenture qui, depuis 2003, avait fait du sportif le principal visage de ses campagnes de marketing : celui d'un champion élégant, discret, père de famille, bref, vecteur de valeurs humaines et professionnelles irréprochables.De son côté, la marque de rasoirs Gillette, a pris au mot le « tigre », annonçant qu'elle entendait « soutenir son désir d'intimité en limitant son rôle dans ses programmes marketing ». Son propriétaire, le géant des biens de consommation courante Procter & Gamble (P&G) a précisé qu'il avait commencé à éliminer progressivement l'emploi du champion dans ses publicités dans la presse et à la télévision. L'opérateur de télécoms AT& T a pour sa part prévenu qu'il allait procéder à une « réévaluation de son partenariat » avec le golfeur.menaces sur l'audienceLe spécialiste des boissons énergétiques Gatorade (groupe PepsiCo) assure qu'il avait décidé d'arrêter sa ligne Tiger Focus, « voilà plusieurs mois ». Gatorade a indiqué ce week-end, à l'instar de Nike qui verse 20 millions de dollars au golfeur chaque année, et de l'éditeur de jeux électroniques Electronic Arts, ne pas avoir l'intention de boycotter Tiger Woods. Les revenus annuels du golfeur s'élèvent à 110 millions de dollars, reposant pour beaucoup sur ses contrats publicitaires.La PGA, l'un des principaux championnats de golf aux États-Unis, craint un « effet Tiger » dévastateur sur ses recettes. Le fait que le champion ait décidé de se retirer de la compétition pour une période « indéfinie » devrait peser sur la renégociation des droits de diffusion que la PGA est en passe de mener avec les réseaux télévisés NBC et CBS car leur accord expirera en 2012. Ces droits pourraient être drastiquement revus à la baisse. En l'absence du Tigre, l'audience des championnats de golfe chute généralement de 20 % sur les « networks », ce qui devrait un peu plus échauder les annonceurs.Éric Chalmet, à New York
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