Constatant l'envolée de l'activité sur le marché des changes, à 4.000 milliards de dollars par jour en avril dernier (soit 20 % de plus qu'en 2007), les experts de la Banque des règlements internationaux ont tenté d'en comprendre les moteurs. 85 % de la hausse s'explique par la seule catégorie « autres institutions financières », une catégorie qui englobe les petites banques, la gestion collective ou monétaire, les fonds de pension, les assureurs ou encore les hedge funds. À y regarder de plus près, la technologie y a joué un rôle majeur. De fait, les traders à haute fréquence, ces intervenants qui utilisent des outils et formules informatiques (algorithmes) de plus en plus performants pour capter le moindre écart de cours et en tirer parti et dont on commence à regarder de plus près les implications sur le marché des actions, ont investi le marché des changes.Sur les monnaies, les premières plates-formes multibanques ont vu le jour en 1999-2000, provoquant une âpre concurrence entre établissements à coup d'investissement en technologie. Parmi elles, Deutsche Bank, UBS ou encore Barclays. Les petites banques, n'ayant pas les moyens de rivaliser, deviennent clients de ces systèmes. La concurrence et la transparence aidant, les coûts de transaction se réduisent, rendant profitables certaines stratégies de trading. De quoi encourager l'activité spéculative. En 2004, c'est l'essor du trading algorithmique sur le marché des changes. Celui-ci représente aujourd'hui 45 % de l'activité sur EBS (l'une des plates-formes électroniques). Pour les mêmes raisons, le Chicago Mercantile Exchange (CME) a vu sa moyenne quotidienne des échanges sur contrats à terme et options sur devises plus que doubler ces trois dernières années, à plus de 110 milliards de dollars par jour. Selon certaines estimations, les seuls traders à haute fréquence représenteraient aujourd'hui 25 % du marché au comptant. Et les experts de la BRI veulent bien y croire tant les indices semblent cohérents (comme le développement du trading via les plates-formes multibanques). C. Fr.

latribune.fr

14 Déc 2010, 11:46

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