Comment la technologie  fait sa révolution green

Plus de 15 millions de décodeurs TV, 17 millions de Box ADSL, près de 44 millions de téléviseurs et autant d'ordinateurs : le nombre d'équipements électroniques présents dans les foyers français a explosé de 40 % entre 2005 et 2008, parallèlement à l'essor de l'Internet à haut débit. Revers de la médaille de cet engouement pour des appareils et des usages très gourmands en énergie : la consommation électrique des secteurs télécoms, informatique et électronique en France a bondi également, de 19 % au cours de la période, passant de 29,6 milliards de kilowattheures par an, soit 29,6 térawattheures (TWh), à 35,3 TWh. Le poids de la filière des technologies de l'information dans la consommation électrique totale de la France s'est ainsi alourdi, de 6,3 % à 7,3 % en trois ans.Toutefois, « cette augmentation est deux fois moins importante que celle des équipements et moins rapide que celle des usages », souligne Julien Salanave, l'un des experts du cabinet spécialisé Idate qui présentait jeudi cette étude inédite sur l'impact environnemental du secteur en France, réalisée pour le compte de plusieurs syndicats professionnels (Alliance TICS, Fédération française des télécoms, Fédération des industries électriques, électroniques et de communication). Or les ménages vont continuer à s'équiper : l'Idate table sur 6 millions d'ordinateurs de plus, autant de téléviseurs et 10 millions de Box ADSL en 2012. Pour autant, le cabinet prédit que la consommation électrique du secteur va commencer à décroître dans les années à venir, grâce aux efforts et aux innovations des grands industriels, qui produisent des composants, des appareils et des équipements plus sobres en énergie.Les pratiques « d'éco-conception » se sont généralisées dans toute la filière. Et les nouvelles générations de processeurs, d'ordinateurs, d'écrans ou d'antennes-relais de téléphonie mobile sont en moyenne 20 % à 30 % plus performantes sur le plan énergétique. Sans le savoir, en choisissant un ordinateur portable plutôt qu'un PC fixe, le consommateur opte pour une machine moins énergivore, dans un rapport de 1 à 4. Cette migration du parc d'équipements (netbook remplaçant l'ordinateur fixe, l'écran plat le cathodique, etc.) devrait ainsi permettre de réduire de 2,8 TWh la consommation électrique du secteur d'ici à 2012 et d'amortir partiellement l'impact prévisible de l'expansion des usages (+ 11,8 TWh). Ce sont plus généralement les efforts de l'industrie et les nouvelles normes (comme le label Energy Star aux États-Unis) qui devraient se traduire par les économies d'énergie les plus importantes (10 TWh d'ici à 2012 selon l'Idate).Point noir : la boxSelon les projections de l'Idate, la consommation électrique du secteur de l'électronique en France devrait se stabiliser (à 14,4 TWh) dans deux ans, celle de l'informatique baisser de 18,5 % (à 11,4 TWh), mais celle des télécoms encore bondir de 26 % à 8,5 TWh. La faute en revient principalement aux Box, qui consomment à elles seules 1,6 TWh, presque deux fois plus que l'ensemble des ordinateurs portables ! Ce sera le double en 2012, lorsque toute la population française sera équipée de sa Box. Or les boîtiers en question ne servent réellement en moyenne que quatre heures par jour, en particulier le décodeur TV, mais peu sont équipés d'un interrupteur. La directive européenne EuP (Energy Using Products) impose des plafonds de consommation électrique des Box et décodeurs de plus en plus sévères d'ici à 2014, plus tardivement que d'autres appareils en raison du problème spécifique de la mise en veille des boîtiers d'accès à Internet, dont les abonnés veulent rester joignables à tout moment sur leur ligne fixe. La mise en place de fonction veille a aussi été installée sur les antennes-relais et les infrastructures de haut débit fixe. « Si nous ne faisions rien, le secteur consommerait 10 térawattheures de plus en 2012 avec la flambée des usages », remarque Richard Lalande, en charge du développement durable à la Fédération française des télécoms.Dans un horizon de dix ans, le secteur devrait ramener autour de 6,3 % le poids de sa consommation électrique dans celui de la France, un niveau comparable à celui de 2005.
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