Les ETI ne sont plus vraiment épargnées par la crise

La crise n\'épargne plus personne. Selon Coface, 60.461 cas de défaillances d\'entreprises ont été enregistrés en 2012. Un nombre qui a hausse de 1,1% par rapport à 2011. Si cette progression reste peu significative, l\'impact social de ces défaillances s\'alourdit, avec un nombre d\'emplois détruits en progression de 8,5% en un an et désormais proche du pic observé en 2009. Ainsi, 200.911 emplois ont été détruits suite aux défaillances d\'entreprises, contre 218.858 en 2009.Quant au coût financier des défaillances pour les fournisseurs, il bondi de 11%, sous le poids des faillites plus nombreuses d\'entreprises de taille importante. Il représente désormais 0,22% du PIB contre 0,16% en 2007, selon l\'assureur-crédit.De plus en plus d\'ETI souffrentAu total, 45 ETI ont fait faillite en 2012, sur une population estimée à 4.600 entreprises. Comment expliquer cette fragilisation des ETI? «Si elles ont été relativement épargnées par la crise de 2009, les ETI n\'ont pas eu le temps de reconstituer leurs forces entre temps. Le nouveau ralentissement de l\'activité fait du mal à beaucoup d\'entre elles », constate Jennifer Forest chez Coface. « Plusieurs causes structurelles qui s\'auto-alimentent peuvent être évoquées pour expliquer cette fragilité des ETI. Les ETI françaises sont bien moins importantes que leurs homologues allemandes, le fameux Mittlestand. En France, elles affichent en moyenne un chiffre d\'affaires de 200 millions d\'euros quand il tutoie le milliard outre-Rhin. Autre point, seules 28% des ETI françaises sont internationalisées, contre 40% en Allemagne. Un constat déjà fait par les économistes Lionel Fontagné et Guillaume Gaulier dans leur rapport intitulé « Performances à l\'exportation de la France et de l\'Allemagne » remis au Conseil d\'analyse économique (CAE) en 2008.Des entreprises trop euro-centréeEn outre, lorsqu\'elles exportent, les entreprises tricolores le font essentiellement en Europe et tout particulièrement en Italie et en Espagne qui sont actuellement en récession. Quant au positionnement moyen de gamme de la plupart des ETI françaises, il ne leur permet pas de dégager d\'importants profits. C\'est la raison pour laquelle leur taux de marge ne s\'élève qu\'à 28% contre 35% en Allemagne », explique Frederic Wissocq chez Coface qui déplore la faible coopération entre les ETI et les grandes entreprises. « Leur écosystème est peu performant. Globalement, les entreprises françaises et ce, quelles que soient leurs tailles entretiennent des rapports de force entre elles plutôt que de coopérer », poursuit-il. L\'horizon est bouché« En 2013, compte tenu de la légère contraction de la consommation des ménages que nous anticipons, le nombre de défaillances devrait progresser de 2% pour atteindre les 62.000 environ », estime Jennifer Forest qui évalue à 45-50 le nombre d\'ETI qui devrait défaillir. 
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