2013 : l'année de redressement pour Renault ?

2013 sera-t-elle l\'année du redressement pour Renault? Carlos Ghosn, le PDG du groupe au losange, l\'a martelé ce jeudi, lors de la présentation des résultats financiers 2012: Renault \" a pour objectif d\'augmenter cette annéeses volumes de ventes, y compris en Europe\" . \"Le groupe a pour amibition de regagner des parts de marché\" sur le Vieux continent. Rude gageure, vu la dégringolade des années passées. Le PDG compte aussi \"dégager une marge opérationnelle positive\" dans les activités automobiles et \"générer un cash flow opérationnel (flux de trésorerie) positif\".  A condition que les marchés européens ne chutent pas davantage que de 3% sur l\'année, comme prévu aujourd\'hui. Le marché a plutôt bien accueilli ces perspectives. Le titre a en effet bondi en tête du CAC 40. Il prenait à l\'ouverture 6,3% ce jeudi à 45,92 euros. \"La croissance de Renault sera plus forte que celle de Nissan dans les prochaines années\", a même affirmé Carlos Ghosn en réponse à une question sur la disparité croissante de taille entre les deux alliés.Profit exceptionnel à cause de cessionsL\'an dernier, le groupe au losange a vu son bénéfice net reculer de 15,3% à 1,77 milliard d\'euros en 2012. Malgré une plus-value exceptionnelle de 924 millions d\'euros liée à la liquidation de sa participation dans le groupe suédois AB Volvo, ainsi que la contribution de son partenaire Nissan (1,23 milliards d\'euros) et du russe Avtovaz (Lada, 186 millions). Le constructeur tricolore a essuyé une perte opérationnelle de 25 millions d\'euros dans sa branche automobile l\'an dernier. Le consensus des analystes s\'attendait  toutefois à ce qu\'elle soit plus importante (-150 millions d\'euros). Les 528 millions de réduction de coûts n\'ont pu compenser l\'impact de la baisse des volumes (-501 millions) et d\'un prix de vente moyen défavorable (-242 millions).Pour la quatrième année consécurive, le \"cash flow\" opérationnel des activités automobiles est toutefois positif. Ce résultat ainsi que la vente des titres Volvo ont permis à Renault de se désendetter complètement. Pour la première fois depuis la prise de contrôle de Nissan en 1999, le constructeur de Boulogne-Billancourt affiche une position nette de liquidité des activités automobiles, de 1,49 milliard d\'euros. Les réserves de liquidités sont élevées, à 13,6 milliards. Bref, Renault jouit d\'une \"situation financière saine\", comme l\'a indiqué Carlos Ghosn. Surtout comparativement à PSA!Clio et Twingo pas rentablesIl n\'en reste pas moins que que la gamme Renault présente de graves foyers de pertes. Si la gamme \"Entry\" (Logan, Sandero, Duster...) \"est bien au-dessus des 6% de marge\", sous l\'effet notamment de \"l\'absence de réelle concurrence\", les petits modèles \"traditionnels\" comme les Twingo et Clio \"ne sont pas rentables\", a reconnu le PDG. Le segment des modèles de gamme moyenne supérieure supérieure (Laguna, Espace...)  \"n\'est pas profitable non plus\". En revanche, la gamme compacte (Mégane, Scénic) gagne de l\'argent, tout commes les utilitaires.Renault espère que, avec l\'arrivée de la Clio IV, le lancement prochain du dérivé break et de son dérivé (faux) 4x4 Captur, les véhicules de petite taille (hors \"Entry\") puissent redevenir profitables à partir de 2013. Le groupe prévoit par ailleurs de relancer le créneau des \"moyennes supérieures\" à partir de 2014 avec le renouvellement de l\'Espace sur la base d\'une toute nouvelle plate-forme développée avec Nissan.Plan de compétitivitéLe constructeur compte en tous cas  beaucoup sur les négociations actuelles du plan de compétitivité en France avec les syndicats, pour abaisser ses coûts. Carlos Ghosn a d\'ailleurs annoncé qu\'il renonçait provisoirement à 30% de la part variable de son salaire (au titre de Renault), en échange d\'un accord. Le PDG a différé  le versement de cette part, estimée à 430.000 euros, pour \"faciliter l\'adhésion la plus complète sur l\'accord de compétitivité\", a-t-il déclaré. Cette part de salaire, il ne la récupérera qu\'en 2016 si \"Renault a tenu tous ses engagements\". Le constructeur  a proposé aux partenaires sociaux un plan pour abaisser les coûts trops élevés des usines tricolores,  qui permettrait de \"réduire de 300 euros\" le prix de revient par véhicule, selon le constructeur.Contre un gel des salaires et davantage de flexibilité qui se traduira notamment par un allongement du temps de travail des salariés, Renault \"s\'engage à maintenir un minimum de production de 630.000 véhicules en France, plus 80.000 provenant de ses partenaires. L\'an passé, la firme a fabriqué 530.000 véhicules à peine dans l\'Hexagone, pour des capacités de 820.000 (normes \"Harbour\", en deux équipes)\"... En 2013, ça devrait aller mieux pour Renault. Mais, pour une vraie reprise, il faudra encore attendre que le marché eruopéen redémarre.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.