Proservia s'est recentré sur son coeur de métier et a rétabli sa rentabilité

A près une dizaine d'années de croissance à deux chiffres, Proservia a assez mal vécu le trou d'air de 2009. Le groupe nantais de services en ingénierie informatique s'en est toutefois bien sorti avec un chiffre d'affaires quasiment stable (44,22 millions d'euros avec 768 salariés). Les bons résultats de 2010 devraient faire oublier ce mauvais souvenir. De fait, le rebond de la fin d'année a permis de regonfler de 8,3 % le chiffre d'affaires, soit 47,8 millions d'euros.Mais, « le marché reste tendu et difficile », tempère Pierre Bodineau. Arrivé en octobre dernier, le directeur général finances fait partie du comité de direction plus restreint mis en place par Thierry Congard, le président-fondateur de Proservia. Cette réorganisation plus adaptée aux circonstances fait partie des décisions stratégiques prises par le dirigeant pour remettre en ordre de marche le groupe, souffrant d'une croissance aussi rapide que diversifiée. Car, de ce point de vue, la crise a du bon : « Une pause s'est avéré nécessaire et utile », reconnaît Pierre Bodineau. Ainsi, Thierry Congard a cédé en juin à SFR Développement sa participation dans WizTiVi, une belle innovation, certes, lancée en 2008 permettant de consulter Internet sur la télévision, mais une diversification devenue coûteuse en temps de crise. « Le groupe avait la capacité financière de poursuivre ses investissements dans ce projet, explique Pierre Bodineau, mais les nouvelles technologies présentent des risques qu'il n'aurait pas été raisonnable de poursuivre actuellement. » Soucieux de garantir la rentabilité de son entreprise et d'engager « un programme ambitieux pour 2011 », Thierry Congard a donc opté pour la sécurité en recentrant son activité sur le coeur de métier du groupe.Atteindre les 1.000 salariésCette cession a notamment permis de dégager de la trésorerie afin de relancer des acquisitions. Après la petite société nantaise Lynt en février 2010 (11 salariés), Proservia s'est offert à la fin de l'année NetLevel, la filiale de Finatel (5,9 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2009 avec 40 salariés) spécialisée dans la sauvegarde et le stockage des données. Non seulement NetLevel conforte la présence de Proservia à Paris, avec un bureau rue du Faubourg Saint-Honoré, mais cela complète les activités du groupe qui comprennent les infrastructures informatiques (80 % du chiffre d'affaires), le conseil et l'ingénierie de développement, via sa filiale Ovialis (10,5 %), et le conseil en stockage de données (9,5 %).La stratégie va maintenant consister à « poursuivre les acquisitions en ciblant des entreprises apportant un complément d'activité afin d'élargir le portefeuille de clients et de se positionner sur des prestations à plus forte valeur ajoutée », détaille l'actionnaire principal de Proservia (1) qui s'est fixé deux objectifs prioritaires : consolider son positionnement géographique pour accroître sa visibilité, sachant que Proservia est présent dans seize villes ; atteindre le cap de 1.000 salariés et ainsi pouvoir se positionner sur les appels d'offres des grands comptes. (1) Répartition du capital : Fitama (holding de Thierry Congard) 64,7 %, Michael Amara (dirigeant de NetLevel) 3 %, salariés de Proservia et ex-salariés 2,65 %, coté sur Alternex 29,65 %.
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