Les équations du premier tour de 2004

Un vote sanction. Au soir du premier tour des régionales de 2004, les leaders de l'UMP ont la mine défaite sur les plateaux de télévision. Les électeurs ont clairement manifesté leur mécontentement à l'égard du gouvernement Raffarin, en glissant leur bulletin dans les urnes. L'abstention est moins forte que prévu : 37,9 %, soit légèrement moins qu'en 1998 (42 %).Le PS, encore sous le choc du 21 avril 2002, relève la tête : au total, la gauche parlementaire arrive en tête avec 39 % des voix, quand la majorité n'en recueille que 34 %. Pour ce premier rendez-vous électoral depuis la présidentielle de 2002, le Front national affiche, lui, près de 15 % des voix. Dans quasiment toutes les régions, la gauche est en ballottage favorable. La prime revenant à Ségolène Royal qui conquiert 46,29 % des voix dès le premier tour en Poitou-Charentes.La droite espère néanmoins garder l'Alsace et la Corse (ce qu'elle fera), mais aussi ses bastions que sont les Pays de la Loire ou l'Auvergne. Dans les Pays de la Loire, la liste conduite par François Fillon arrive en ballottage favorable face à la liste de gauche menée par le socialiste Jacques Auxiette. Tout le monde croit alors aux chances du Premier ministre de garder sa région.Globalement, les stratégies d'alliance sont inverses de celles de 2010 : en 2004, la gauche a fait le pari de l'union dès le premier tour, quand la droite s'est présentée divisée aux électeurs. Pour le second tour du 28 mars, les listes UMP fusionnent avec celles de l'UDF. En revanche, la droite ne conclut aucun accord avec le FN, à la différence de 1998. Le FN se maintient donc au second tour dans 17 régions.bonne stratégieDu côté de la gauche, une fusion des listes est effectuée là où ce n'était pas encore le cas. Ce rassemblement englobe le PS, le PC, les radicaux de gauche et les Verts, sauf dans deux régions (Champagne-Ardenne et Midi-Pyrénées), où le PS refuse la fusion avec les Verts.Le report de voix et la participation seront très favorables pour la gauche, lors du second tour du 28 mars. La stratégie a été la bonne, et la dynamique antigouvernement fera le reste : la droite ne conservera finalement que l'Alsace et la Corse. Contre toute attente, la région Pays de la Loire bascule à gauche par 53,27 % des voix. Le choc est d'autant plus rude pour François Fillon qu'il ne recueille que 46,3 % dans son département, la Sarthe. C'est un « 21 avril à l'envers », déclare alors l'actuel Premier ministre. Stéphanie Tisserond
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