La fuite des cadres dirigeants de Thales

Depuis l'arrivée de Luc Vigneron à la tête de Thales en mai 2009, le groupe d'électronique a connu une vague importante de départs (démissions, licenciements) parmi ses cadres dirigeants, aussi bien en France que dans ses filiales à l'étranger. Ce qui confirme le malaise perceptible des cadres au sein de l'électronicien même si, depuis le début de cette année, le PDG de Thales en a pris la mesure en redoublant d'efforts en matière d'opérations de communication interne pour essayer de changer son image. « Aujourd'hui ce n'est plus cas, il n'y a plus de malaise », assure un porte-parole à « La Tribune ».Selon nos informations, entre l'été 2009 et décembre 2010, il y a eu une vingtaine de démissions, hors membres du comité exécutif (comex). Soit environ près de 6 % des 350 cadres dirigeants de Thales (de niveau LR12 - Level responsability). Parallèlement, plus d'une quinzaine d'entre eux (hors membres du comex) ont été licenciés sur la même période (soit 4,5 % de cette population). Au total, le turn-over des cadres dirigeants a atteint plus de 10 % au sein de Thales. Ce qui semble beaucoup par rapport au turn-over normal dans l'industrie, où les directions veulent conserver leurs cadres dirigeants en raison de leur haut niveau de technicité (autour de 3 % en moyenne de turnover). Si l'on rajoute les douze membres du comité exécutif partis, le nombre de départs de cadres dirigeants a atteint près de 14 % depuis l'arrivée de Luc Vigneron à la tête du groupe.À titre de comparaison, entre l'été 2007 et l'été 2009, Thales avait enregistré, selon nos informations, entre quatorze et seize démissions et licenciements. Soit trois fois moins de départs en deux ans que sur la période de dix-huit mois de présidence de Luc Vigneron. Dans l'hebdomadaire « Challenges » daté du 24 février, il avait pourtant affirmé qu'il « y a moins de démissions qu'en 2007 et 2008, avant mon arrivée ». Enfin, ces départs concernent aussi bien les cadres étrangers de Thales, à l'image du Britannique Mark Barclay (parti chez Airbus) que français comme Pierre-Yves Chaltiel (parti chez Bull), Benoît Ribadeau-Dumas et Thierry Brizard (partis chez CGGVeritas)...Ces chiffres confirment les nombreux échos entendus dans le milieu de l'aéronautique et de la défense, où de nombreux CV de cadres de l'électronicien circuleraient, selon les partenaires et les concurrents de Thales, à l'image de Safran, EADS ou encore DCNS. Cette fuite a toutefois permis à Luc Vigneron de faire monter toute une nouvelle génération de cadres dirigeants. Michel Cabirol
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