Les constructeurs automobiles obligés de suspendre leur production

Les grands noms de l'industrie automobile nippone ont implacablement égrené lundi leurs annonces de fermetures d'usines. Nissan, partenaire japonais de Renault, a ainsi annoncé la suspension de ses activités dans ses deux usines de Tochigi et Iwaki, les plus proches du lieu de la catastrophe, au moins jusqu'au vendredi 18 mars. Les usines d'Oppama, Kyushu, Shatai et Yokohama seront pour leur part arrêtées jusqu'à mercredi. Honda suspend la production toute la semaine. Toyota, Mitsubishi et Suzuki ferment leurs sites pour deux jours. En attendant une éventuelle prolongation. Rien que pour ces deux jours perdus, Toyota avance un manque à fabriquer de 40.000 véhicules et Goldman Sachs évalue la perte à 72 millions de dollars par jour (55 millions d'euros) ! Daimler a indiqué pour sa part qu'il fermerait aussi les usines et bureaux administratifs de sa filiale poids lourds Mitsubishi Fuso - naguère rachetée à Mitsubishi - durant toute la semaine.Mitsubishi indique certes qu'aucun de ses sites n'a été frappé. Mais, « quelques-uns de nos fournisseurs ont subi des dommages », précise l'allié de PSA. Suzuki a émis un communiqué dans le même sens. La production à flux tendu souvent synchrone est donc en partie bloquée par manque d'approvisionnement, les fournisseurs étant dans l'incapacité de produire ou d'acheminer leurs composants à cause des difficultés de transport. Les entreprises ont été en outre incitées à réduire leur consommation d'énergie pour éviter une coupure généralisée d'électricité.Rôle essentiel Le Japon joue encore un rôle essentiel dans la production des groupes automobiles nippons. Toyota a fabriqué 47 % de ses véhicules dans l'archipel l'an dernier. Soit plus de 4 millions d'unités. La grande majorité des modèles hybrides y est notamment assemblée. 40 % des ventes de Toyota France, par exemple, sont constituées de modèles en provenance du Japon (4×4 Rav 4 et Land Cruiser, minispace Verso S, Prius hybride, citadine iQ, modèles Lexus).La production à l'étranger des constructeurs nippons pourrait cependant être touchée à son tour, par manque de pièces en provenance de l'archipel. Pour l'instant, pas de problème ! Mais, comme il faut six semaines pour livrer des composants japonais à l'usine française de Valenciennes, celle-ci pourrait être ainsi perturbée par ricochet, fin avril ! Alain-Gabriel Verdevoye
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