L'immobilier d'entreprise cherche des raisons d'espérer

Dossier Le pire est passé, mais le meilleur risque de se faire encore attendre. Si les professionnels de l'immobilier d'entreprise abordent l'édition 2010 du Mipim, le grand rendez-vous annuel du secteur à Cannes, avec plus d'optimisme qu'en mars 2009, la visibilité étant plus grande, la circonspection reste de mise. « La hausse du PIB en 2010 va être contrebalancée par la montée attendue du chômage », rappelle André Lajou, patron de la direction de l'immobilier d'entreprise chez Gecina. Or la demande de surfaces de bureaux est très corrélée à la création d'emplois tertiaires tandis que la location de surfaces commerciales ou d'entrepôts est évidemment très liée à la situation économique. « L'immobilier commercial va encore souffrir en 2010 », confirme une banquière spécialisée. « L'augmentation du taux de vacance en raison des suppressions d'emplois liées à la crise et la conjoncture qui reste difficile vont rendre la tâche des opérateurs mal aisée. Pour autant, il n'y aura pas nécessairement de ventes forcées d'immeubles. Plutôt des extensions d'échéance et des restructurations de dettes ». La donne du développement durableDans le même temps, d'autres paramètres devraient contribuer, en dépit de ce contexte difficile, à soutenir les transactions en Île-de-France comme dans les grandes métropoles. « Les entreprises continuent à chercher à rationaliser leurs immeubles d'exploitation», relève André Lajou. Et les nouvelles exigences du développement durable vont inciter les entreprises actuellement locataires d'immeubles trop énergivores à les quitter. A cet égard, « pour éviter que l'immobilier ne devienne un frein à leur évolution, les entreprises ont tout intérêt à s'installer dans des locaux neufs ou récemment restructurés », conseille Jacques Bagge, directeur du département «Agences» chez Jones Lang LaSalle qui gère les transactions avec les entreprises.Les immeubles construits dans les années quatre-vingt dix qui ne permettent pas le déploiement aisé des systèmes informatiques et de télécommunications ou les déplacements de certains services sont clairement inadaptés. Or signer un bail sur neuf ans revient à accepter le risque d'un changement complet de la physionomie de l'entreprise. En Île-de-France, mais certainement aussi en région, le marché immobilier devrait ainsi avoir tendance à fonctionner de plus en plus comme un marché à deux vitesses. « Les immeubles qui n'ont pas été remis à niveau auront des difficultés à se louer, alors que les programmes neufs ou restructurés trouveront aisément preneur », prédit Philippe Dupin, directeur exécutif au Crédit foncier.Sophie Sanchez
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