Lectra estime sortir renforcé de la dernière crise

Bien que malmené ces dernières années, le groupe Lectra dont l'usine est à Cestas (Gironde) a su se jouer de la crise et aujourd'hui se porte bien. Si le secteur de la mode reste le premier client du numéro un mondial des solutions technologiques - machines de découpe et logiciels - destinées aux entreprises utilisatrices de tissus, cuirs ou matériaux composites, la société travaille aussi avec l'automobile, l'ameublement ou l'aéronautique. En 2010, le groupe a enregistré de belles performances : son chiffre d'affaires est ressorti à 190,3 millions d'euros (+ 20 %), assorti d'un résultat opérationnel courant de 22,8 millions d'euros (? 2,8 millions d'euros en 2009) et d'un résultat net de 15,6 millions d'euros (? 3,6 millions d'euros en 2009).« Lectra a eu plusieurs crises dans sa vie, mais l'entreprise est résiliente. Nous sommes sortis plus forts de la dernière », commente Daniel Harari, le directeur général du groupe. En bourse depuis 1987 (Eurolist compartiment C), l'entreprise qui emploie 1.350 salariés et compte une trentaine de filiales, travaille à 92 % à l'export. Elle n'a pas cédé aux facilités de la délocalisation et a préféré faire le dos rond. « On ne construit pas une entreprise en la détruisant », estime Daniel Harari. Il n'y a donc pas eu de licenciement ; en revanche les départs à la retraite n'ont pas été remplacés, tandis qu'un travail de rationalisation a été mené pour faire baisser les frais généraux. Entre 2007 et 2010, 25 millions d'euros ont été économisés en gérant au plus près. En outre, la nouvelle machine de coupe lancée en 2007, particulièrement performante, conserve encore, selon Daniel Harari, quelques longueurs d'avance par rapport à la concurrence.Cette machine a d'ailleurs, semble-t-il, largement contribué aux performances de Lectra en 2010 d'autant plus que les marges qu'elle permet de dégager ont été amplifiées grâce à tout un travail à la fois sur son prix de revient et une augmentation de son prix de vente. « Nous avons toujours été plus chers et plus sophistiqués et là nous l'avons clairement affiché », fait valoir Daniel Harari. renforcer les synergiesPour les commerciaux, le mot d'ordre a été de faire comprendre aux clients que ces « machines Lectra ne coûtent pas mais rapportent ». De fait, les cycles de création sont divisés par deux et les gains de matière - qui correspondent à 50 % des prix de revient des clients - sont réduits de 15 %. Par ailleurs, sa dernière solution logicielle PLM de gestion de cycle de vie des collections dédiée à la mode vient d'obtenir la certification Technology Evaluation Centers (TEC), la première du secteur.À noter enfin que la nomination d'Édouard Macquin à la direction commerciale du groupe Lectra va permettre à Daniel Harari, de se désengager de la fonction commerciale qu'il chapeautait jusqu'à présent. En revanche, le dirigeant conserve le marketing opérationnel et veut accorder une attention toute particulière aux plus gros clients de Lectra. En outre, depuis la mi-2010, l'activité R&D a été rattachée à la direction industrielle sous la responsabilité de Laurence Jacquot. Là, l'idée est de renforcer fortement les synergies.Claude Mandraut, à Bordeaux
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