Altran hâte l'amélioration de sa rentabilité en se délestant de certains actifs

Grand nettoyage de printemps, chez Altran. Le groupe français de conseil en recherche et développement, qui travaille pour des industriels comme PSA et EADS, s'apprête à vendre ses activités au Brésil et réfléchit à une éventuelle cession de sa filiale Arthur D. Little, a annoncé le président du groupe, Yves de Chaisemartin, lors de la présentation des résultats annuels, lundi. Le désengagement du Brésil peut surprendre, à l'heure où nombre de sociétés voient dans les pays émergents un relais de croissance. « La nouvelle présidente du Brésil [Dilma Rousseff] privilégie le domaine social aux investissements industriels », explique Yves de Chaisemartin.La période préélectorale au Brésil avait déjà été difficile pour des entreprises oeuvrant dans le secteur public, comme Altran. Conséquence, après 10 millions d'euros de pertes essuyées dans ce pays en 2009 et encore quelque 7 millions l'an dernier, Altran arrête les frais. D'autant plus que le Brésil ne représentait que « quelques poussières dans le chiffre d'affaires total du groupe », précise Yves de Chaisemartin. Qui a déjà reçu une offre d'achat ferme pour les activités brésiliennes, si bien que leur cession devrait être conclue au plus tard fin avril.Toutes les options à l'étudeArthur D. Little, la filiale de conseil en stratégie d'Altran, pourrait subir le même sort. Le groupe a récemment engagé un cabinet d'audit afin d'examiner toutes les options possibles pour cette entité, dont la rentabilité grève celle de l'ensemble du groupe. Si ses résultats continuent de s'améliorer, comme cela a été le cas au second semestre 2010, Altran gardera sa filiale. Si ce n'est pas le cas, il s'en délestera.Ces cessions, décidées ou à l'étude, s'inscrivent dans une réorganisation de la société entamée il y a deux ans, et destinée à porter la marge opérationnelle à 10 % au moins « dans les prochaines années ». De fait, celle-ci a plus que doublé en 2010, à 4,8 %. Et la perte nette a été ramenée de près de 75 millions d'euros à 26 millions. Une amélioration qui tient également à la reprise de l'économie et, donc, de la demande des entreprises. Surtout que ces dernières commencent à réaliser « à quel point l'innovation est importante pour sortir de la crise », souligne Yves de Chaisemartin. Un contexte qui permet au groupe de retrouver un certain « pricing power » (capacité à imposer ses prix). Son chiffre d'affaires a ainsi grimpé de 2,3 % en 2010, à 1,4 milliard d'euros. Et le groupe a « bon espoir » pour 2011. La Bourse aussi : l'action a grimpé de 4 % au plus fort de la séance de lundi, à 4,40 euros. La valeur a déjà gagné 33 % depuis le début de l'année. Christine Lejoux
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