LBO : les fonds s'interrogent sur la solidité de la reprise

Lentement, le marché du LBO se relève de la crise financière. 2009 avait été catastrophique pour le secteur. Au premier semestre, la valeur des opérations conclues par les fonds n'avait pas excédé 7,7 milliards de dollars dans le monde, d'après les données de Thomson Reuters. Contre près de 385 milliards sur la même période en 2007. Aujourd'hui, même si les niveaux d'activité de 2006-2007 restent inaccessibles, les fonds d'investissement sont revenus aux affaires. Sur les six premiers mois de l'année, ils ont réalisé près de 52 milliards de dollars d'acquisitions (41 milliards d'euros). Un chiffre équivalent à celui du second semestre 2003.Depuis l'automne 2009, les banques ont accepté, sous certaines conditions, de rouvrir les vannes du crédit. Et ont été plutôt actives. BNP Paribas, l'une des plus présentes en Europe, a ainsi participé aux opérations sur Gras Savoye, Sebia, Giannoni et les activités d'Anheuser-Busch InBev en Europe centrale. Mais les tensions nées de la crise de la dette souveraine et de la mise en place des nouvelles exigences en fonds propres (Bâle III) pourraient les faire reculer au second semestre. « De plus en plus d'acteurs se demandent quelle sera la situation à la rentrée », explique Nadine Veldung, associée de DC Advisory Partners. « L'annonce par les banques de bons résultats au premier trimestre et l'amélioration de la conjoncture économique avaient eu un effet bénéfique sur le marché du LBO. Ce regain d'optimisme s'est peu à peu estompé depuis pour laisser place à une forte prudence. » Il y a urgenceDu coup, des interrogations pèsent sur le devenir de certaines opérations. « Plusieurs n'aboutiront pas au second semestre », tranche le patron d'un grand fonds. Cette question concerne bien sûr le marché français. Nombre d'affaires sont actuellement au point mort ou ont été retirées de la vente, comme Butagaz ou Foncia. La cession de Materne à Industri Kapital a récemment échoué faute de financement suffisant. Et les gros « deals », comme la vente de Médi-Partenaires par LBO France pour 1,1 milliard d'euros, s'annoncent compliqués. Pour certains acteurs de la place, il y a donc urgence à céder ce qui doit l'être. BC Partners avec Picard, par exemple, ou encore Eurazeo avec la chaîne d'hôtels B&B, ne cachent pas leur volonté de trouver un repreneur avant septembre.
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