Les marchés de dette européens respirent

Le Portugal a rassuré ce mercredi les investisseurs sur sa capacité à se refinancer. Attendu en raison de la dégradation de deux crans de sa notation financière la veille par Moody's, à A1, le pays est parvenu à placer 1,68 milliard d'euros de titres de dette à 2 ans et 9 ans, alors qu'il avait annoncé une fourchette initiale de 1 et 1,5 milliard. Certes, Lisbonne a dû payer le prix, puisque le rendement des titres à 2 ans s'est élevé à 3,159 % contre 1,715 % lors de la précédente opération de même maturité et celui des emprunts à 9 ans à 5,304 % contre 4,129 %. Mais la forte demande a contribué à alléger les pressions sur le marché de la dette de la zone euro, surtout après le succès de l'opération grecque de la veille. Prise dans la tourmente depuis plusieurs mois, la Grèce a bouclé au prix fort sa première émission obligataire depuis la mise en place du programme de sauvetage de la zone euro. L'importante demande de titres a rassuré les marchés, à l'image du rebond de l'euro (voir ci-dessous).Après avoir revu à la baisse ses prétentions d'émissions la semaine dernière, le Trésor grec a finalement émis 1,625 milliard d'euros d'obligations à 6 mois, qui ont attiré plus de 4,5 milliards d'offres. « Nous sommes satisfaits », a souligné le ministre des Finances George Papaconstantinou, ajoutant qu'au moins dix banques étrangères avaient participé à l'opération. La situation reste difficileLe rendement de 4,65 % consenti s'est par ailleurs révélé inférieur à celui de 5 % anticipé par les analystes. Mais la situation reste difficile, comme en témoigne l'abondon du projet d'émission à un an, jugée trop chère en raison d'un taux qui « aurait pu s'établir autour de 7 % », a précisé George Papaconstantinou. Le rendement payé ce mercredi reste d'ailleurs le plus élevé payé par la Grèce sur l'échéance à 6 mois depuis l'opération du 30 septembre 2008, au lendemain de la faillite de Lehman Brothers. Bien que le gouvernement grec ait commencé à réduire drastiquement ses déficits, les marchés anticipent toujours une restructuration de la dette du pays. L'ancien Prix Nobel d'économie Robert Mundell estime à 40 % ce risque, contre 20 % pour l'Espagne, le Portugal et l'Irlande. Les écarts de rendements entre les titres allemands et les titres grecs restent proches de leur plus-haut malgré les mesures de sauvetage européennes et les 60 milliards d'euros d'achats d'obligations d'État de la BCE. « La BCE continue d'acheter timidement des papiers périphériques mais un grand nombre d'investisseurs sont obligés de vendre la Grèce », soulignent les experts de Dexia en référence à la dégradation du pays dans la catégorie spéculative. Après avoir grimpé sur la maturité 10 ans à un record de 9,7 % avant l'annonce le 9 mai du plan de 750 milliards d'euros, cette prime s'établit aujoud'hui à 7,6 %. Soit trois fois la moyenne constatée depuis Lehman Brothers.
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