Une autonomie accrue pour les facs

Les 18 premières universités n'ont accédé à l'autonomie qu'en janvier 2009 et déjà le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche réfléchirait à aller plus loin. Selon « Challenges », Valérie Pécresse a confié début septembre à l'économiste (réputé de gauche) Philippe Aghion une mission sur la « phase 2 » de l'autonomie des universités. Il devrait recevoir sa lettre de mission à la fin du mois. Selon la « Rue Descartes », rien de bien extraordinaire. Le professeur de Harvard doit surtout effectuer une comparaison avec les autres universités européennes passées à l'autonomie plus tôt, afin d'en relever les bonnes pratiques. Philippe Aghion s'est pour cela entouré d'une équipe d'une petite dizaine d'experts en majorité étrangers (une demande de Valérie Pécresse) de haut niveau : président de la Fondation Nobel, du Conseil européen de la recherche, de la Fondation Volkswagen, professeurs du MIT et de Stanford?Mais en fait, il ne serait pas impossible que le rapport que remettra l'économiste à la ministre au printemps prochain serve à aller plus loin dans la réforme. Les experts pourraient ainsi travailler sur la mise en place de premiers cycles moins spécialisés afin de permettre aux étudiants de se réorienter en cours de route pour lutter contre le décrochage en premier cycle (52 % des étudiants échouent en première année et 90.000 quittent l'université chaque année sans diplôme). Autre piste à l'étude, l'amélioration des procédures d'évaluation, notamment concernant les performances en matière de recherche ou la prise en compte de l'insertion professionnelle. Face aux critiques récurrentes sur la toute-puissance des présidents d'université, la mise en place de conseils d'administration différents pourrait être examinée. La mobilité des professeurs en Europe ferait aussi partie des thèmes de travail comme, enfin, le système de financement des universités (allocation des moyens).Ce dernier point notamment est sujet aux critiques depuis son introduction (lire ci-contre). Outre un contrôle trop tatillon de l'administration, les présidents d'université reprochent notamment à ce système de financement à la performance de ne pas être équitable et de pénaliser notamment les petits établissements. Après avoir annoncé quelques assouplissements cet été jugés encore trop timides (« La Tribune » du 24 juillet), Valérie Pécresse a promis des « corrections à la marge » notamment pour les universités pluridisciplinaires de moins de 11.000 étudiants. Face au mécontentement persistant des présidents d'université, des pistes totalement nouvelles pourraient être explorées. C. J.
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