JP Morgan surprend grâce à la banque d'investissement

que C'est JP Morgan Chase qui a ouvert le bal des résultats des banques américaines, en comblant Wall Street. Précédant Goldman Sachs et Citigroup d'une journée et Bank of America de 48 heures, l'établissement dirigé par Jamie Dimon a dégagé un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars au troisième trimestre, soit 82 cents par action contre 52 cents attendus par les analystes, tandis que son produit net bancaire a bondi à 26,62 milliards de dollars, en hausse de 81 % sur la période correspondante de 2008.Dans un contexte économique demeurant délicat, la robustesse des résultats de JP Morgan Chase est pour l'essentiel liée aux performances de la banque d'investissement. Son bénéfice net, stimulé par les opérations de placement de titres en Bourse et de trading sur le marché obligataire, a plus que doublé à 1,9 milliard de dollars. À lui seul, le trading obligataire a vu ses revenus passer à 5 milliards de dollars contre 800 millions un an auparavant.lâchage inopinéInterrogé hier par les analystes sur les raisons qui l'ont poussé, dans un tel contexte, à limoger à la fin septembre Bill Winters, le coprésident de la banque d'investissement, Jamie Dimon, a répondu : « Vous procédez à des changements car vous savez qu'ils profitent à vos activités sur le long terme, pas en vous basant sur de bons ou de mauvais résultats trimestriels. » Reste que, en interne, ce lâchage inopiné censé clarifier les perspectives de succession au sein de la banque est d'autant moins apprécié que Bill Winters, spécialiste des produits dérivés, était respecté pour avoir su préserver JP Morgan Chase en pleine tempête financière. Il est aussi crédité de l'intégration réussie de Bear Stearns.Commentant la performance des différents métiers ? dont cinq sur six ont vu leurs revenus s'apprécier par rapport au deuxième trimestre ? le directeur financier, Mike Cavanagh, s'est félicité de la « bonne croissance de la banque de détail, de l'intégration de Washington Mutual », acquise à l'automne 2008, précisant que « tout se déroulait dans des conditions saines et était sur les rails ». Pour autant, Jamie Dimon s'est voulu prudent car « même si nous commençons à voir quelques signes de stabilisation du crédit à la consommation, nous ne sommes pas sûrs que cette tendance va se poursuivre ».provisions étofféesAu trimestre dernier, les créances douteuses nettes (« net charge-off »), liées notamment au crédit à la consommation, ont bondi à 7 milliards de dollars contre 3,3 milliards un an plus tôt. Prudente, JP Morgan Chase a étoffé ses provisions pour pertes futures sur le crédit à la consommation de 2 milliards de dollars, les portant à 31,5 milliards. En dépit des avertissements de Jamie Dimon, qui a prévenu que les coûts liés aux défauts et aux pertes sur crédit demeureraient élevés à moyen terme, Wall Street a applaudi à tout rompre ces résultats et le rebond annoncé, si les conditions économiques le permettent, du dividende annuel du groupe entre 75 cents et 1 dollar au début 2010. À la mi-séance, le titre JP Morgan Chase gagnait 3,6 % à 47,30 dollars, entraînant dans son sillage les autres valeurs bancaires.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.