Chômage contre profits

Lors de la précédente récession de 2001, les marges bénéficiaires des entreprises américaines avaient fortement chuté. Aujourd'hui, la situation est différente. En effet, les entreprises non financières américaines abordent la reprise économique avec les marges bénéficiaires les plus élevées depuis 1970 (autour de 10 % avant impôt contre 6 % en 2001) en dépit de l'intensité de la crise. Les efforts inédits de gains de productivité réalisés durant la phase de repli expliquent ce phénomène. Mais ils ont pour corollaire une hausse historique du taux de chômage sur une période aussi courte (+ 560 points). Selon les données des comptes nationaux du deuxième trimestre 2009, les bénéfices avant impôt des entreprises locales aux États-Unis étaient en hausse de 5,7 % par rapport au premier trimestre, soit une deuxième hausse consécutive inédite depuis trois ans. Les premières publications de résultats du troisième trimestre sont dans la même veine et pour le moment encourageantes. Les entreprises ont fortement élagué leurs coûts au cours des deux dernières années. Depuis le début de l'année, les révisions à la hausse ont été impressionnantes (le ratio des révisions positives rapporté aux révisions négatives atteint désormais 1,8). Les prévisions des analystes du deuxième trimestre sur le S&P 500 ont ainsi dépassé de 10 % les estimations. Du fait d'un effet de base fortement négatif, le consensus des analystes financiers attend toujours une baisse des profits du S&P 500 de ? 18,4 % au troisième trimestre par rapport au même trimestre de l'an dernier (contre ? 18,5 % au deuxième trimestre et ? 29,5 % au premier). Huit des dix secteurs de l'indice devraient afficher une baisse, à l'exception des secteurs financiers (+ 61 %) et de la consommation discrétionnaire (+ 26,2 %). La plus forte chute est attendue pour les produits de base avec ? 64,8 %. Au total, les bénéfices des entreprises du S&P 500 auront baissé de 36 % du point haut au point bas du cycle, selon le consensus, contre une moyenne d'environ 20 % au cours des deux précédentes récessions (2001 et 1990). Le consensus anticipe aujourd'hui un rebond de 26 % l'an prochain, ce qui n'est pas absurde compte tenu de l'ampleur de la chute. nPar Jean-Luc Buchalet (en haut) et Pierre Sabatier, respectivement PDG de Pythagore Investissement et de PrimeView.
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