Poutine peine à vendre son gaz aux Chinois

énergieLes Européens ont encore quelques années devant eux avant d'entrer en concurrence directe avec Pékin pour le gaz russe. Hier, Gazprom a signé un accord-cadre avec Pékin pour la livraison de 68 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an. Reste que l'infrastructure reste à construire et que Chinois et Russes n'ont toujours pas trouvé d'accord sur le mécanisme de fixation des prix du gaz, en dépit de négociations qui se prolongent depuis bientôt une décennie.Moscou projette de construire d'ici à 2014 vers la Chine deux gazoducs d'une capacité totale de 80 milliards de mètres cubes de gaz par an. L'un, d'une longueur de 4.000 km, reliera les mêmes gisements de Sibérie occidentale qui approvisionnent aujourd'hui l'Europe, tandis que l'autre reliera le réseau chinois avec plusieurs gisements de Sibérie orientale.un accès exclusif« Pékin est prêt à payer un bon prix mais à condition d'obtenir un accès exclusif aux gisements », souligne Chris Weafer, stratège à la banque d'investissement russe Ural Sib, en rappelant que la Chine a accordé un crédit de 15 milliards de dollars aux groupes d'État russes Transneft et Rosneft pour que ces derniers construisent un oléoduc aboutissant à la frontière chinoise.Le temps ne joue pas en faveur de Moscou, alors que les clients européens s'acharnent à trouver des fournisseurs alternatifs pour réduire leur dépendance envers Moscou. D'autre part, le Kremlin craint qu'à terme Pékin soit en mesure de monopoliser les ressources gazières d'Asie centrale grâce à ses poches profondes. Pékin a déjà financé un gazoduc jusqu'aux vastes gisements du Turkménistan.Hormis les questions énergétiques, Vladimir Poutine avait aussi à c?ur de décrocher 40 contrats pour les entreprises russes fortement touchées par la crise. La moisson s'avère moins abondante que prévu. Les Russes n'ont signé que pour 3,5 sur les 5,5 milliards de dollars annoncés la semaine dernière. La plus grosse opération est celle du demi-milliard de dollars de crédit obtenu par la banque d'État russe VTB de la Banque Agricole de Chine.Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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