Laurence Parisot accélère sur l'agenda social 2011-2012

Accélérer le tempo pour prendre l'exécutif de vitesse. Mardi, Laurence Parisot a envoyé un courrier à l'ensemble des leaders syndicaux pour leur proposer une trame d'agenda social pour 2011 et 2012. Inspiré des rencontres bilatérales menées par la présidente du Medef ces dernières semaines, cet agenda comprend, pour l'instant, quatre thèmes. Mais il pourrait être ajusté à la marge au tout début du mois de janvier, à l'occasion d'une réunion multilatérale des représentants syndicaux et patronaux.En tête de cet agenda, figure l'emploi. Un thème qui recouvre la renégociation de la convention d'assurance chômage à mener avant le 31 mars 2011, mais aussi l'insertion professionnelle des jeunes. « Nous sommes plus que d'accord pour que cette idée soit au centre des négociations. Il n'est pas question d'inventer un méandre de plus dans l'usine à gaz des particularités contractuelles, mais de voir de manière très concrète ce qui pourrait avoir un effet de levier sur leur insertion professionnelle », a précisé Laurence Parisot, mardi, lors de sa conférence de presse mensuelle. Un dossier hypersensibleDe fait, les partenaires sociaux risquent fort d'être circonscrits aux questions de logement ou de mobilité, le gouvernement se réservant le « noyau dur » de l'alternance. Mardi, Xavier Bertrand, le ministre du Travail, a certes annoncé à l'Assemblée nationale qu'il allait entamer « dans les jours qui viennent », « une concertation spécifique » sur l'alternance et l'apprentissage avec les partenaires sociaux, mais l'exécutif entend bien garder la main sur un dossier hypersensible à l'approche de l'élection présidentielle de 2012. Parmi les autres thèmes que propose la présidente du Medef figurent le financement de la protection sociale, la « vie au travail » ou l'évolution du dialogue social. Mais aucun de ces sujets ne devrait permettre de relancer la machine à négocier qui est en panne depuis la mi-2009. Le premier sujet a certes permis à Laurence Parisot d'inventer le concept nouveau de « délibération économique », mais il divise trop syndicats et patronat pour laisser espérer un consensus. Quant au dialogue social, les discussions ouvertes depuis de longs mois sur les institutions représentatives du personnel et le paritarisme ne parviennent pas à décoller. A force de multiplier les négociations sans résultats concrets, Laurence Parisot prend le risque de perdre toute crédibilité. D'autant qu'elle a, mardi, une nouvelle fois jugé qu'une réforme de la représentativité patronale, souhaitée par François Fillon dans son discours de politique générale le 24 novembre, n'était pas, mais alors pas du tout, sa « priorité ».
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