Dans l'Education nationale, le handicap reste fortement stigmatisé

À première vue, la cause de l'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique a perdu du terrain : leur taux d'emploi est passé de 4,38 % en 2008 à 3,99 % en 2009. En réalité, ce taux d'emploi augmente depuis trois ans au même rythme, d'environ 0,2 % par an, souligne Jean-François Caffarelli, le directeur du FIPHFP (Fonds pour l'insertion des personnes handicapées dans la Fonction publique).La baisse enregistrée en 2009 est due aux médiocres résultats de l'Education nationale. Le taux d'emploi des personnes handicapées y est de 1,10 %, après 3,31 % en 2008. Il est en revanche en progrès dans la fonction publique hospitalière, à 4,83 %, dans la fonction publique territoriale (4,86 %) et dans la fonction publique d'Etat hors Education nationale (4,95 %). Dans le secteur privé, le taux d'emploi s'affiche pour 2010 à 2,4 %. 57 % des entreprises ont atteint l'objectif de 6 % imposé par la loi.Cette baisse des chiffres de l'Education nationale s'explique par la mise en place d'une nouvelle méthode de décompte, souligne Jean-François Caffarelli. Le recensement, réalisé auparavant à partir d'enquêtes non engageantes, donne désormais lieu à un enregistrement effectif du handicap. Les personnes handicapées hésitent donc à se déclarer en tant que telles, craignant que cela nuise à leur évolution professionnelle. Il nous faut « progresser sur la culture qui aujourd'hui fait que déclarer son handicap présente plus d'inconvénients que d'avantages », souligne Jean-François Caffarelli. C'est également l'objectif du secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, qui annoncé un plan d'action en ce sens pour 2011.Une journée dédiéeLa crainte d'un « regard stigmatisant » est plus prégnante dans l'Education nationale, où l'on est « dans une situation particulière, en face d'enfants », a expliqué Georges Tron à « La Tribune ». L'action envisagée pour l'année prochaine par le secrétaire d'Etat se déroulera en trois volets. Une journée dédiée au handicap sera organisée dans la Fonction publique pour permettre aux agents de se « libérer » de leurs inquiétudes vis-à-vis de la déclaration de leur handicap.Le secrétaire d'Etat s'engage également à chercher la « transparence des chiffres » et prévoit de « renforcer le dispositif de sanctions » lorsque les statistiques ne sont pas mises en place, avec à la clé des pénalités financières. Ces dernières existent déjà puisque les fonctions publiques abondent le FIPHFP selon qu'elles atteignent ou pas le quota légal de 6% salariés handicapés, à l'instar des entreprises privées qui abondent l'Agefiph. Sara Sampaio
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