Climat  : les politiques tendent la main aux entreprises

ommet de copenhague Découpler croissance économique et émissions de CO2, c'est le leitmotiv qui réunit entreprises et politiques. À cet égard, le Danemark, pays hôte des négociations sur le climat, est exemplaire : depuis 1980, 75 % de croissance pour une consommation d'énergie stable. « Aujourd'hui, les technologies vertes, dont les ventes ont bondi de 50 % depuis 2005 et devraient atteindre 1.500 milliards en 2010, sont un atout essentiel pour le pays, rappelle le Premier ministre Lars Lokke Rasmussen. Le business ne doit en aucun cas servir de prétexte pour faire échouer les négociations sur le climat. Bien au contraire. Les solutions existent, venez les découvrir par vous-même », a-t-il conclu en ouverture de l'exposition « Bright Green ». 170 exposantsEn marge du sommet officiel, celle-ci a rassemblé 170 exposants de 19 pays, venus vendre leurs solutions pour réduire les émissions sans renoncer à la croissance. Pavillons français, japonais, américain, danois bien sûr? chacun veut faire la preuve que ses industriels, grands groupes comme start-up, disposent des meilleures technologies pour réconcilier croissance et sobriété. Le secrétaire d'État américain au commerce extérieur Gary Locke, venu affirmer que son pays prenait le sujet (du changement climatique) très au sérieux, a rappelé que son pays est « le premier producteur d'énergies renouvelables » et que, « en dépit de la conjoncture difficile, le capital-risque continue d'affluer dans ce secteur ». Rajendra K. Pachauri lui-même, président du Giec, a déclaré que les entreprises constituaient « une partie importante de la solution dans la lutte contre le changement climatique » qui représente pour elles « un défi et une opportunité uniques ».Qu'en pensent les organisations non gouvernementales ? Jonathan Jacoby, de l'association Oxfam, qui a participé vendredi aux tables rondes du business day aux côtés de patrons de multinationales, estime que « celles qui ont fait le déplacement sont sincères dans leur engagement contre le changement climatique ». Coca-Cola et Unilever ont ainsi profité de l'occasion pour publier un guide de bonnes pratiques pour une gestion durable de la chaîne d'approvisionnement. Jonathan Jacoby évoque les quelque 800 signataires du « Communiqué de Copenhague », qui, sous l'égide du prince Charles, ont appelé à un « accord global ambitieux, solide et équitable ». Il insiste sur la nécessité pour ces entreprises de se distinguer de celles qui s'opposent en coulisses à tout ce qui pourrait contrecarrer le « business as usual ». Au besoin par des coups d'éclat, comme Apple, qui a récemment claqué la porte de la Chambre de commerce américaine, jugée trop conservatrice sur le sujet.Dominique Pialot, à Copenhague
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