La spéculation n'a jamais été aussi intense sur les matières premières cotées aux États-Unis. C'est ce dont témoigne l'indice de positions ouvertes détenues par des investisseurs sur les matières premières, lequel a touché mardi un nouveau record historique. Il représente le nombre de paris haussiers sur les marchés à terme réalisés par les intervenants financiers. Selon la classification américaine de la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), les intervenants sur les marchés à terme sont classés par grande famille. Sur les matières premières, on retrouve d'un côté les producteurs et les industriels, qui interviennent sur les marchés pour couvrir leur risque de prix, et de l'autre les opérateurs non-commerciaux : hedge funds ou fonds de pension, par exemple. Leur poids croissant est souvent montré du doigt par les politiques et régulateurs. « Sans eux, il n'y aurait pas eu de pétrole à 147 dollars ; mais il n'y aurait pas non plus de liquidités dans le marché pour que les producteurs puissent se couvrir », constate un expert du secteur. Optimisme sur l'orLe problème de ce type de situation est le risque qui y est associé : lorsque trop d'intervenants parient dans la même direction, le risque d'éclatement de la bulle apparaît. Sur le brut, les paris haussiers sur le Nymex portent sur 222,9 millions de barils ; un niveau très élevé, qui pourrait donner le signal de la baisse. «Les positions des spéculateurs atteignent toujours des records avant une forte correction », notent les experts de StandardBank. Sur l'or, l'optimisme est de mise, puisque les paris haussiers représentent un tiers du total des positions ; mais il s'agit d'une situation plus classique. Le métal jaune étant désormais quasiment réservé aux investisseurs, il est normal qu'ils détiennent une part majeure des contrats d'achats à terme. Alors que la France veut faire plancher le G20 sur la régulation des matières premières, la spéculation est donc à son comble.

latribune.fr

14 Déc 2010, 23:53

Partager :