Free fait sa révolution mobile avant l'heure

Un mois après la Neufbox Évolution de son rival SFR, Free a présenté mardi sa Freebox Révolution. Un boîtier ADSL plus simple et plus esthétique, une nouvelle interface pour les services de télévision et une télécommande revisitée chez les deux opérateurs, les deux principaux concurrents du leader Orange. Mais au-delà du design chic signé Philippe Starck, du lecteur Blu-Ray intégré et d'une multitude de nouveaux services, la vraie bombe dévoilée par le numéro trois français du haut débit, c'est d'inclure dans son forfait tous les appels vers les mobiles de tous les opérateurs en France métropolitaine, « pour commencer dès aujourd'hui la révolution mobile », a expliqué Xavier Niel, le fondateur de Free, qui ouvrira son réseau mobile début 2012. Une hausse de prix masquéeSi le prix du forfait mensuel reste officiellement de 29,99 euros, il faut en réalité ajouter près de 6 euros par mois pour les abonnés en dégroupage total, c'est-à-dire ne payant plus d'abonnement téléphonique à France Télécome;lécom, soit une grande partie des abonnés actuels de Free, et d'éventuels frais de migration selon l'ancienneté. Cette hausse de prix masquée sera suivie d'une nouvelle augmentation « en cas d'adoption d'une loi modifiant les taux de TVA », ce qui sera effectif sous peu, mais Free n'a pas voulu préciser le montant précis, estimé entre 1,5 et 3 euros. Pour autant, la nouvelle offre de Free apparaît comme la moins chère du marché. « Aujourd'hui un forfait illimité vaut 100 euros », a relevé Xavier Niel, en référence au forfait Ideo 24/24 de Bouygues Telecom (99,80 euros), le pionnier des offres combinées fixe-mobile, ou à Open d'Orange (109,90 euros), qui ajoutent un forfait mobile à leur Box. Free promet à ses clients de « gagner jusqu'à 120 euros par an. » C'est une offre audacieuse, à l'équation économique risquée pour Free qui n'a pas encore son propre réseau 3G et qui devra donc, à chaque fois qu'un abonné appelle un portable, payer une terminaison d'appel à l'opérateur mobile. « Un abonné appelle en moyenne 10 minutes par mois vers des mobiles. Free fait le pari que le nombre d'appels ne va pas exploser, en attendant la quasi disparition des terminaisons d'appel sous trois ans », fait valoir Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James. En panne de croissanceÀ court terme, la marge brute par abonné va se détériorer, de 2 à 3 points, mais cette offre devrait relancer sa dynamique commerciale perdue. Free était en panne de croissance depuis plusieurs trimestres et avait laissé Bouygues, SFR et même Orange dominer la conquête de nouveaux abonnés, faute d'innovation. La précédente Freebox remontait à mai 2006. La nouvelle Box de Free place la barre très haut pour les concurrents et le fournisseur d'accès à Internet (FAI) espère retrouver une part de conquête de 20 % à 25 % dès le premier trimestre. À un an du lancement de Free Mobile, le FAI ne pouvait laisser ses rivaux se partager le marché naissant du « quadruple-play » (Internet, TV, téléphonie fixe + mobile) sans bouger. « Il nous fallait occuper le territoire du mobile avant 2012 », reconnaît un des dirigeants.
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