« On souhaite que sous la télévision, il n'y ait plus rien d'autre qu'une Freebox », a déclaré mardi sans détour Xavier Niel, ne cachant pas son ambition de placer son boîtier au coeur des usages numériques du foyer. L'offensive du fournisseur d'accès à Internet (FAI) et de ses concurrents pour doper les fonctionnalités de leur « box » ADSL intervient au moment où débarquent sur le marché les téléviseurs connectés. Avec un écran de télévision, une console de jeu ou un boîtier dédié, comme l'AppleTV, connecté à Internet, il est désormais possible d'accéder à un portail de services, présentés par de petites icônes sur l'écran, tels que la vidéo à la demande, l'email type Yahoo, des informations, des sites de e-commerce ou de partage de vidéos comme Dailymotion, de la musique ou à une boutique unique de services tels que iTunes d'Apple ou Qriocity de Sony. Les FAI proposent eux-mêmes ces services et se font fort de les enrichir pour fidéliser leurs abonnés. Parfois en option, comme la souscription à un abonnement de vidéo à la demande (SVOD), ce qui augmente leur revenu moyen par abonné. Certes, il faudra toujours un abonnement Internet pour accéder aux usages offerts par une TV ou un boîtier connecté. Mais le FAI risque d'être réduit au simple rôle de tuyau acheminant vers le téléviseur des services consommant beaucoup de capacités de son réseau. Sans en tirer le moindre euro. D'ailleurs, si TF1 a développé des services interactifs autour de ses programmes accessibles depuis n'importe quel téléviseur connecté, la chaîne réserve aux abonnés de Bouygues Telecom, société soeur du groupe Bouygues, son service de télévision de rattrapage. En intégrant des microprocesseurs aussi puissants que ceux qui équipent les ordinateurs, les FAI peuvent proposer des services plus élaborés, avec une plus grande de rapidité de navigation. Des services à valeur ajoutée leur permettant de justifier un tarif un peu plus élevé et suffisamment séduisants pour dissuader leurs abonnés d'aller visiter d'autres services ou portails, à portée de télécommande. Isabelle Repito

latribune.fr

14 Déc 2010, 23:50

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