La très lucrative seconde carrière de Tony Blair

Tony Blair, vendeur de sacs à main? C'est sa probable prochaine reconversion. Selon une source citée par l'AFP, confirmant une information du «Daily Telegraph », l'ancien Premier ministre britannique pourrait bientôt être recruté par LVMH en tant que conseiller. Tony Blair et Bernard Arnault, le patron du groupe de luxe, sont proches depuis des années. Son rôle auprès du milliardaire français « serait une chose logique pour Blair », selon la source de l'AFP.Des conseils en orCe nouveau poste viendrait s'ajouter à une série impressionnante d'emplois très rémunérateurs depuis que Tony Blair a quitté Downing Street en juin 2007. Différents calculs de la presse britannique estime que l'ancien Premier ministre a amassé entre 14 et 15 millions de livres (16 à 17 millions d'euros) depuis ses adieux à la politique. Ce ne sont pas ses discours, pourtant rétribués jusqu'à 140.000 livres (160.000 euros) la prestation (sans compter les frais), qui lui rapportent le plus. Ce n'est pas non plus son accord avec son éditeur, Random House, pour publier ses mémoires, pour lesquelles il touche quand même plus de 5 millions d'euros.La vraie source de richesse de Tony Blair est son rôle de conseiller. Par exemple pour la banque américaine JP Morgan, signé en janvier 2008, pour environ 3,5 millions d'euros par an. Tony Blair tient un rôle similaire pour l'assureur suisse Zurich Financial Services, pour une somme qui serait à peu près la même. À cela s'ajoutent deux autres rôles de conseiller permanent, qui rapporteraient environ 2,3 millions d'euros : l'un pour le gouvernement du Koweït, et l'autre pour Mubadala, un fonds d'investissement d'Abu Dhabi, spécialisé dans les technologies vertes.Pouvoir de persuasionQuel travail fait Tony Blair en échange de ces généreuses sommes ? « Il utilise son immense expérience internationale pour apporter à l'entreprise des conseils stratégiques et une compréhension approfondie des problèmes politiques internationaux », explique très sérieusement JP Morgan. Une façon comme une autre de dire qu'il fait jouer son carnet d'adresses. Tony Blair ouvre des portes à ces grandes entreprises, servant d'entremetteur de luxe. L'accord potentiel avec LVMH s'explique ainsi : Tony Blair pourrait aider à ouvrir de nouveaux marchés. En particulier l'Inde, dont les lois protectionnistes rendent l'accès difficile, pourrait être sensible au pouvoir de persuasion de l'avocat de formation. Dans la même logique, les supermarchés Tesco avaient été en discussion avec Tony Blair pour qu'il travaille pour eux, mais aucun accord n'a été trouvé.Le problème de la richesse de Tony Blair est qu'elle demeure très mystérieuse, fondée sur des rumeurs non confirmées dans la presse britannique. Car l'ancien Premier ministre a mis sur pied un montage juridique compliqué pour ne pas publier les comptes de ses entreprises. Trois sociétés écrans, répondant au nom de Windrush Ventures N°1, N°2 et N°3 ont été créées en partenariat limité, et les « partenaires » semblent être des sociétés dormantes possédées indirectement par Tony Blair. Bref, l'ancien Premier ministre est son propre partenaire? Pourquoi un tel modèle ? Les fiscalistes sont unanimes : ce n'est pas la meilleure façon d'éviter des impôts. La meilleure explication semble être celle de Richard Murphy, un comptable de formation, fondateur de Tax Justice Network : « Blair veut juste obtenir un peu de secret. »Enfin, ces activités sont loin d'être les seules menées par Tony Blair depuis son départ de Downing Street. Il est aussi l'envoyé spécial du « quartet » (États-Unis, Union européenne, Nations unies et Russie) au Moyen-Orient, pour lequel il passe une dizaine de jours par mois à Jérusalem (dans un hôtel de luxe où un étage entier est réservé, tous frais payés). Il a aussi monté deux associations : la Tony Blair Faith Foundation, travaillant au dialogue inter-religieux, et la Tony Blair Africa Governance Initiative. Toujours dans la diplomatie, mais cette fois-ci à titre gracieux : Tony Blair apporte ses conseils aux gouvernements du Rwanda et de Sierra Leone. Sans compter ses activités concernant la lutte contre le changement de climat.Dernier détail pour finir : en cas de difficultés financières, Tony Blair pourra toujours profiter de la générosité du contribuable britannique. En tant qu'ancien Premier ministre, il a le droit à une retraite annuelle de 63.468 livres (71.800 euros). Pour l'instant, il a préféré en différer le paiement?
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