La tragédie d'Haïti met en lumière le rôle financier de la diaspora haïtienne

Le tremblement de terre qui a frappé Haïti mardi dernier a suscité un mouvement de solidarité immédiat au sein de la diaspora haïtienne, répartie au Canada, aux États-Unis ou en France. Or, ces émigrés haïtiens, dont le nombre est évalué à 1,2 million, jouent un rôle clé dans l'économie de leur pays : leurs transferts de revenus ont atteint 1,8 milliard de dollars en 2008, l'équivalent d'un quart du PIB de l'île. Soit plus du double de l'aide internationale reçue par Haïti (avant la tragédie). L'importance des transferts opérés par les migrants haïtiens n'a rien d'exceptionnel : une large partie des populations des pays du Sud vivent sous perfusion de ces revenus envoyés par les émigrés, qui constituent souvent une source essentielle de devises. C'est ainsi la deuxième, après les exportations de pétrole, au Mexique. Incitations au retourMais la crise économique mondiale est venue rogner ces montants. Selon la Banque mondiale, les remises de fonds vers les pays en développement devraient totaliser 317 milliards de dollars en 2009, en recul par rapport aux 338 milliards estimés sur 2008. En Haïti, les transferts ont lourdement chuté l'an passé, pour s'établir, selon une estimation, à 1,2 milliard de dollars, selon les Nations unies. Car les migrants sont souvent les premiers à perdre leur emploi. Certains, à l'instar des Équatoriens installés en Espagne, sont parfois contraints de rentrer chez eux. « Dieu merci, je venais juste de finir d'acheter ma maison en Équateur. Mais j'en connais qui ne peuvent plus payer, et leur bien est repris par la banque », témoigne Gladis, une femme de ménage d'une cinquantaine d'années, originaire de la banlieue de Quito et installée à Madrid. Certains de ses compatriotes, parmi le demi-million d'Équatoriens installés en Espagne, ont moins de chance : victimes de la crise de l'emploi ? le taux de chômage espagnol atteint 18 % mais 28 % pour les immigrants ? ils doivent se résoudre au retour au pays. En fonction de leurs contributions sociales, ils reçoivent de la part du gouvernement espagnol l'équivalent de 25.000 à 30.000 dollars ainsi qu'un billet d'avion. Un pécule, qui, associé à un éventuel capital personnel, doit leur permettre de créer leur entreprise. Conscient de la fragilité des transferts de fonds en provenance de ses émigrés (plus d'un million et demi au total), Quito appuie en effet ceux qui choisissent le retour, en leur offrant des avantages fiscaux. Depuis un an, près de 3.600 Équatoriens ont quitté l'Espagne pour rentrer chez eux.
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