Dubaï ravive les craintes des investisseurs sur sa dette

Les nuages s'amoncellent de nouveau au-dessus de Dubaï. La rumeur selon laquelle le conglomérat Dubaï World aurait offert à ses créanciers de les rembourser à hauteur de 60 % des montants engagés (22 milliards de dollars), suivie d'un démenti laconique des autorités locales, a relancé les spéculations sur la capacité de ce groupe à faire face à ses échéances. « Le manque d'information fait craindre le pire des scénarios », commente Nish Popat, responsable obligataire chez ING IM à Dubaï. « Cette stratégie ne fait que détériorer encore plus l'image de Duba, renchérit un gérant français sur place. Depuis la faillite du conglomérat d'État Dubaï World en novembre, « les investisseurs étrangers ont littéralement déserté la place », ajoute-t-il. « Le marché est essentiellement animé par les investisseurs locaux, voire par quelques hedge funds. » Cessions de participationsDans ce contexte, les marchés locaux montrent à nouveau des signes de fébrilité : le coût de l'assurance pour la protection contre un défaut de paiement (CDS) s'est encore tendu lundi, pour atteindre 651 points de base (contre 638 en fin de semaine). De son côté, la Bourse locale a presque effacé la totalité du rebond technique engrangé depuis la mi-décembre, époque à laquelle Dubaï World avait pu honorer, grâce à l'aide d'Abu Dhabi, une dette de 4,1 milliards de dollars, à la charge de sa filiale immobilière Nakheel. Lundi, l'indice s'est d'ailleurs difficilement stabilisé (? 0,3 % à 1.613 points) après avoir perdu 3,5 % dimanche. Les investisseurs s'interrogent désormais sur le rôle que pourrait à nouveau jouer Abu Dhabi dans les négociations sur cette dette et sur le nom des participations plus importantes que Dubaï pourrait céder. Selon Moody's, « Dubaï Inc. [le terme utilisé pour désigner les firmes publiques de l'émirat, Ndlr] a déjà commencé à céder certaines activités performantes mais non essentielles » pour surmonter ses problèmes de dette. Sur place, certains investisseurs rappellent que des actifs plus « lourds », comme la compagnie aérienne Emirates ou encore l'opérateur portuaire DP World, pourraient figurer au rang de ces cessions.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.