Les collectivités américaines à l'assaut des marchés

L'Etat fédéral américain n'est pas le seul à s'endetter massivement. Emmenés par la Californie, les états fédérés et les collectivités locales ont émis la semaine dernière 11,6 milliards de dollars de dette, le montant hebdomadaire le plus élevé depuis deux mois. L'état dirigé par Arnold Schwarzenegger a, à lui seul, placé vendredi dernier 2,5 milliards de dollars d'obligations à 30 ans dont les revenus pour l'investisseur sont exonérés d'impôts (« tax-exempt »). Notée pourtant seulement BBB par Fitch, la Californie a relevé de 500 millions de dollars son offre initiale pour profiter de la forte demande pour ces titres.Dans la catégorie de notation inférieure, celle des « obligations pourries », les 250 millions de dollars de titres émis jeudi dernier par la ville de Detroit ont, eux, été sursouscrits 2 fois. En une semaine, les collectivités américaines ont émis 7,9 milliards de dette « tax-exempt », un montant lui aussi au plus haut depuis la mi-janvier. Alors que Moody's a de nouveau invité les pays bénéficiant de la note AAA, dont les états-Unis, à réduire leurs déficits, de nombreux investisseurs anticipent une remontée des impôts fédéraux et misent naturellement sur les obligations « tax-exempt ».Du côté des états américains, confrontés à des besoins de financement massifs pour relancer l'économie américaine, l'accalmie de la crise grecque la semaine dernière a constitué une fenêtre de tir idéale. Selon l'indice Merrill Lynch « Municipal Master Index », le rendement des obligations des collectivités américaines s'est détendu de 1 point de base la semaine dernière, à 3,93?%, après avoir rebondi à 3,97?% début mars. Il avait atteint près de 5,3?% en décembre 2008, au plus fort de la crise financière. Les rendements pourraient néanmoins repartir à la hausse, et faire remonter les coûts de financement des collectivités américaines.D'une part, leur offre de dette devrait augmenter cette année de 5 % par rapport à 2009, à 435 milliards de dollars, selon Loop Capital Markets. Soit un nouveau record supérieur de 2 milliards à celui établi avant la crise en 2007. Ces montants devront être absorbés alors que les mesures exceptionnelles prises par la Fed, notamment l'achat de 1.400 milliards de dollars de titres hypothécaires, n'arrivent à leur terme fin mars.L'autre écueil réside dans les inquiétudes sur la solvabilité des états, mise en évidence par la crise grecque. Alors que Moody's a, de nouveau, invité les pays bénéficiant du précieux AAA à mettre en oeuvre des mesures d'austérité, les états américains, Californie en tête, devront eux aussi faire des choix budgétaires douloureux. Faute de quoi les marchés pourraient les mettre sous pression. nTexteExergue
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