« Judas » choisit Fillon contre Sarkozy

En 1983, « Caton », l'imprécateur qui appelait la droite à la reconquête, tombait le masque sur le plateau d'« Apostrophes ». Nullement venu des rangs du RPR ou de l'UDF de l'époque, le « maître cach頻 n'était qu'un écrivain farceur, André Bercoff... qui avait tout de même bénéficié de l'aide de Jacques Attali, conseiller de François Mitterrand, et de la complicité d'un jeune énarque tout aussi socialiste, François Hollande. Et voilà qu'en ce printemps 2010 un autre nom s'affiche sur un livre à la couverture aussi noire que le constat qu'il contient. « Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider » est signé par « Judas ».Qui a osé prendre comme pseudonyme le nom du traître le plus célèbre de la chrétienté, qui dîna à la table de Jésus avant de le vendre aux Romains pour 30 deniers ? On pense bien sûr à Éric Besson, transfuge célèbre du PS... Si l'auteur - ou les auteurs - de l'ouvrage, publié ce jeudi, se présente clairement sous les couleurs de la droite, rien n'interdit de penser à une réédition de la farce des années Mitterrand. Le dernier chapitre permet toutefois à ce groupe « de politiques, d'intellectuels et de hauts fonctionnaires » de présenter son champion pour 2012 : l'actuel Premier ministre François Fillon.Pour « Judas », Nicolas Sarkozy était « un mal nécessaire » qui a permis de lancer les réformes indispensables. « Il fallait ce simulacre d'électrochoc pour réveiller une masse infantilisée par les promesses des uns et les trahisons des autres, persuadée qu'on lui fournirait toujours le vivre et le couvert et que la crise mondiale, tel le nuage de Tchernobyl, contournerait la France sans jamais la polluer. » Et d'ailleurs, il faut continuer, « réformer à outrance ou sombrer âprement et sûrement avec le navire ». Mais « Judas » affirme que le chef de l'État veut désormais « se laisser le temps de vivre », avant, pourquoi pas, un retour en 2017. Et à part François Fillon, « capable de tenir et de persévérer », nul autre candidat à l'Élysée ne trouve grâce aux yeux du nouvel Iscariote, surtout à gauche. À commencer par Martine Aubry, dont « les 35 heures ont aidé la France comme la corde soutient le pendu ». Quant à Dominique Strauss-Kahn, il a « toujours été contre le capitalisme : tout contre ». Et « Judas » croit savoir que Ségolène Royal « ira son chemin présidentiel jusqu'au bout en 2012 ». Hélène Fontanaud « Pourquoi Sarkozy va partir, comment nous allons l'aider. » Denoël (140 pages, 13 euros).
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