La Grèce veut connaître les conditions du plan d'aide

Depuis la première évocation, début décembre, d'un plan d'aide à la Grèce, il s'est écoulé 4 mois et demi. À ce jour, le plan d'aide européen qui prévoit jusqu'à 30 milliards d'euros et 15 milliards du Fonds monétaire international (FMI), n'est toujours pas finalisé. C'est le sens de la lettre qu'a envoyée jeudi le ministre grec des Finances, Georges Papaconstantinou, à la Commission européenne, à la Banque centrale européenne et au FMI. Il y demande notamment une définition des conditions d'emprunt « sur plusieurs années », autrement dit le montant des prêts et la fixation des taux sur le long terme. Le FMI a répondu par l'annonce de l'envoi d'une équipe dès lundi à Athènes pour discuter de ces conditions.Il s'avère en effet de plus en plus évident que pour la Grèce ce n'est pas tant 2010 qui est source d'inquiétudes que les années suivantes, en particulier sur la dette publique qui ne fait qu'enfler. Selon une étude publiée ce jour par Ernst & Young, elle devrait augmenter de 102,3 % du PIB en 2009 à 120,9 % en 2012, en raison notamment d'une contraction du PIB, à ? 3 % en 2010 et ? 1,4 % en 2011. Pour sa part, Ioannis Sokos, chez BNP Paribas, estime qu'Athènes aura besoin d'une aide de 46 milliards d'euros en 2011, et encore de 33 milliards d'euros en 2012. «Pour stabiliser son ratio de dette publique, la Grèce devrait dégager un excédent primaire (ndlr: hors paiement des intérêts de la dette) d'environ 6% du PIB », estime Bruno Cavalier, chez Oddo Securities. Une mission impossible en l'état actuel. « L'intervention conjointe de l'Europe et du FMI ne peut se substituer durablement à un ajustement budgétaire d'une ampleur aussi considérable », juge-t-il.les États tardent à agirDe fait, personne ne veut l'évoquer, hormis sur les marchés financiers, mais « le risque de défaut de la Grèce reste significatif », souligne Bruno Cavalier. Jeudi, le rendement des emprunts grecs à 10 ans a atteint 7,36 %, se rapprochant du niveau record de 7,5 % enregistré la semaine dernière.Malgré le fait qu'un tel défaut signerait un fiasco politique pour l'Europe, les États tardent à agir. Or les obstacles restent nombreux: outre l'obligation pour certains pays, à l'instar de la France et de l'Allemagne, d'obtenir l'aval de leurs parlements pour accorder l'aide, l'état calamiteux des finances publiques dans les pays les plus touchés par la crise (Portugal ou Espagne) rend hypothétique leur soutien à la Grèce. Les préoccupations de George Papaconstantinou semblent bien fondées.
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