Les valeurs de croissance à nouveau plébiscitées par les marchés

Depuis les premières turbulences grecques, survenues en avril, rarement la notion de prime à la qualité, aussi baptisée «flight to quality» n'aura été autant d'actualité. Après avoir concerné le compartiment obligataire au travers d'arbitrages en faveur des dettes d'États les plus solvables, comme l'Allemagne, elle touche maintenant les actions. Plus particulièrement celles des groupes offrant une bonne visibilité sur leurs profits et dont la croissance escomptée des résultats reste supérieure à la moyenne. Ainsi, retrouve-t-on dans le premier décile des meilleurs élèves de la cote au cours des six derniers mois, PPR, Cap-Gemini, Essilor, Vallourec ou encore Michelin. Tous ont vu leur capitalisation boursière augementer de 15 à 20 % durant la période. effet de base favorableEt cela, alors que le CAC 40 a, dans le même temps, abandonné 7 % Leur point commun ? un rythme de croissance soutenu de leurs profits escomptés en 2010 et 2011. D'après le consensus établi par Factset, le bénéfice par action de LVMH pourrait croître de 21,6 % cette année, puis de 13,5 % l'an prochain. Celui de PPR devrait progresser de près de 24 % en 2010 et de 14,5 % en 2011. Les exemples ne s'arrêtent pas là. Schneider Electric qui a vu le cours de son titre augmenter de près de 10 %, est censé enregistrer une progression moyenne de plus de 25 % par an de ses bénéfices au titre des deux prochains exercices. Selon les équipes d'ING, les valeurs dites de « croissance » devancent les actions décotées en période de faible dynamique bénéficiaire ou d'incertitudes sur l'évolution des marges. Ce qui, d'après eux, correspond complètement au contexte actuel. En revanche, tel que le rappellent les experts de Pictet, la régularité de la croissance des profits est plus importante que le taux de progression en lui même. Ce qui exclut, de fait, les acteurs de l'industrie bancaire qui devraient, cette année, profiter d'un effet de base extrêmement favorable mais, qui, d'un point de vue plus fondamental, restent exposés à la montée du risque souverain et celle des contraintes règlementaires. A contrario, certains groupes comme Pernod Ricard dont les résultats sont prévus en recul de 7,1 % par les analystes en 2010 figurent parmi les meilleurs performances boursières depuis le début de l'année. Et cela pour deux raisons. D'abord, il s'agit là d'un phénomène purement mécanique lié à l'excellente tenue des profits de la société de spiritueux l'an passé. Ensuite, le marché mise sur le potentiel de rebond de sa rentabilité en 2011, stimulé, entre autres, par une montée en puissance de ses marques premium dans les pays émergents. Gare donc au trompe-l'oeil. Fabio MarquettyInfographie1cols 90mm
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