Royaume-Uni : une réduction des émissions de CO2 trop lente

Il y a les promesses et la réalité. « Nous avons une vision pour une Grande-Bretagne verte [...], qui serait la première économie au monde à faibles émissions de CO2 », vantait le parti conservateur avant les élections. Mais en juin, le rapport du Committee on Climate Change (CCC), l'organisme public mesurant les progrès réalisés, estimait qu'un « changement radical » est nécessaire, si le Royaume-Uni veut atteindre son objectif de réduction de CO2 de 34 % d'ici à 2020 (par rapport à 1990).Le Royaume-Uni a bien respecté ses engagements, avec des émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2009 inférieures de 19 % à celles de 1990, mais il le doit à la chance?: de vieilles centrales électriques à charbon ont fermé dans les années 1990. Depuis quelques années, les efforts pour verdir l'économie se sont un peu accélérés. L'État a distribué des aides pour isoler les logements, soutenir l'embryon du marché des voitures électriques (financement de bornes de rechargement, aides aux usines...) et la loi sur les permis de construire a été simplifiée pour accélérer l'installation des éoliennes... Mais ces efforts demeurent trop lents, selon le CCC. Les réductions des émissions de GES sont en moyenne de 0,6 % par an, alors qu'il faudrait une baisse de 2 % à 3 % pour atteindre l'objectif de 34 %. Le CCC recommande en priorité de « décarboniser » l'électricité, qui produit le tiers des émissions de CO2 ce qui nécessite des investissements dans l'énergie renouvelable et le nucléaire. Or ceux-ci sont inhibés à cause du trop faible prix de la tonne de CO2. Le CCC préconise donc l'application d'un prix plancher de CO2. À l'automne, le gouvernement britannique compte présenter un projet dans ce sens.Les autres priorités concernent les aides pour améliorer l'isolation des habitations, pour financer l'achat de voitures électriques, pour développer le « chauffage renouvelable » et, enfin, l'agriculture durable. Selon le CCC, un cadre politique devra être en place d'ici un à deux ans pour espérer atteindre les objectifs de 2020. Éric Albert, à Londre
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