2010, nouvelle année à risque pour les fonds de pension américains

2010 pourrait bien être une nouvelle année à risque pour les fonds de pension des sociétés américaines. Et peut-être même la plus mauvaise depuis 1999. Certes, Wall Street a rebondi depuis son point bas du 9 mars 2009. Mais c'était sans compter sur la faiblesse continue des taux d'intérêt. Les entreprises calculent la valeur actuelle de leurs obligations futures de retraite au taux du marché, celui des obligations privées notées «AA ». Sa baisse revient à augmenter mécaniquement la valeur actuelle des versements futur, obligeant aujourd'hui les entreprises à provisionner davantage. Or, à fin juin 2010 sur un an, le taux des obligations notées « AA » par l'agence Moody's s'est détendu de 87 points de base, relèvent Michael Moran et Abby J Cohen, dans une étude publiée par Goldman Sachs cette semaine. Depuis le 1er janvier, le mouvement représente 55 points de base.Les analystes de Goldman Sachs évaluent à 75 % à fin juin le taux de couverture des fonds des obligations de retraite futures pour les fonds de pension à prestations définies du S&P 500. Le déficit atteindrait 316 milliards de dollars, contre 210 milliards à fin 2009. En 2008, en pleine crise financière, ce taux était déjà tombé à 79 %. Pour l'heure, toutes les entreprises n'ont pas eu à en tirer les conséquences, exception faite des sociétés qui viennent de boucler leur exercice fiscal comme General Mills et Fedex. Les deux groupes ont réduit de 165 et 131 points de base leur taux d'actualisation et annoncé une augmentation de leurs dépenses de retraites de 100 et 260 millions de dollars. Nombre d'entreprises du S&P 500 ont déjà réduit leur taux d'actualisation fin 2009, à 5,9 % en moyenne contre 6,3% un an plus tôt. Et l'année n'est pas terminée : les taux peuvent encore remonter et Wall Street progresser. Standard and Poor's fait d'ailleurs ce pari. Sur la base d'un indice S&P 500 à 1.310 points en fin d'année et des taux plus élevés de 50 points de base, ses analystes voient le déficit ramené à 205 milliards.Si tel ne devait pas être le cas, Goldman Sachs a recensé les sociétés les plus exposées : 18 groupes dont le taux d'actualisation à fin 2009 reste supérieur à 6,25% et dont les obligations de retraite représentent plus de 10 % de leur capitalisation boursière parmi lesquels AT&Tmp;T, United Parcel, Raytheon et Verizon Communications. Christèle Frad
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