L'indice DAX, premier de la classe européenne

Signe des temps, l'état de santé d'une bourse européenne est parfois le reflet du niveau de solvabilité de son pays d'origine. Le cas allemand illustre bien ce paradigme. A mesure que le taux des fameux « bunds » allemands, les emprunts d'État à 10 ans creusent leur écart (spread) avec ceux des nations les plus précaires de la zone euro, l'indice DAX s'impose comme un placement refuge. La Bourse de Francfort est la seule grande place européenne à afficher un bilan positif avec un bond de 3,2 % depuis début janvier. A titre de comparaison, le CAC 40 a chuté de 9,1 %, et le Footsie a abandonné 3,6 % tandis que l'Ibex a dégringolé de 14,9 % à Madrid. « Les marchés boursiers périphériques ont été délaissés au profit des marchés les plus solides » observe Julien Bonnin gérant chez Amundi. « Contrairement aux années précédentes, nous avons constaté un biais ?pays? dont l'Allemagne, tout comme la majorité des pays du nord de l'Europe, ont profit頻. Dans leur jargon, les professionnels anglo-saxons désignent cette tendance à privilégier la sécurité en période d'aversion au risque sous le terme barbare de « flight to quality », qui littéralement signifie « fuite vers la qualit頻. « Le Dax est le seul indice qui se calcule dividendes réinvestis » tempère Romain Boscher, directeur des gestions chez Groupama AM. Il convient donc d'enlever « environ 3 points de peformance depuis le début de l'année pour obtenir une base comparable avec les autres indices de la zone euro ». Ainsi réajusté, le DAX demeure l'indice le mieux loti de la zone euro. La bonne santé financière de certains de ses poids lourds contribue à soutenir la tendance. Notamment du côté des fleurons de l'industrie. Parmi eux, Siemens et Daimler, qui représentent au total 15 % de la pondération de l'indice francfortois, ont vu leur capitalisation gonfler de plus de 15 % en l'espace de sept mois. « Les sociétés allemandes réalisent plus de la moitié de leurs exportations en dehors de la zone euro et ont ainsi d'autant plus bénéficié du recul de la monnaie unique » glisse Romain Boscher. « Elles ont également pu davantage réduire leurs coûts qu'ailleurs, grâce notamment à la mise en place d'importants accords syndicaux. En cas de reprise d'activité, le levier sur les résultats est plus fort » renchérit Julien Bonnin. Fabio Marquetty
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