exposition

Cet homme là a tout osé. Présenter un mouton panse à l'air dans du formol, à vous dégouter d'avoir un jour gouté à la gastronomie anglaise. Incruster un crane en platine de 8601 diamants, vendu ensuite aux enchères pour 100 millions de dollars. Céder ses dernières oeuvres directement en salle des ventes, sans passer par les galeries. A tel point que l'on ne savait plus vraiment si le travail du Britannique Damien Hirst, chef de file de Young British Artists, tenait de l'art ou du cochon. Aujourd'hui exposés au Musée Océanographique de Monaco entre hippocampes formolés et squelettes de baleines, ses sculptures, installations et tableaux prennent tout leur sens. Et montrent comment le plasticien, doté d'un sens de l'humour rafraichissant, n'a cessé de tisser des liens entre art et science.Drôle de bonhomme que Damien Hirst. Issu d'un milieu modeste, élève médiocre mais doué en dessin, il opte pour une école d'art. Et paye ses études en travaillant à la morgue. La mort devient dès lors son thème de prédilection.Elle est partout au sein de « Cornucopia » (corne d'abondance) son excellente exposition monégasque. Les visiteurs y sont accueillis par une brave colombe en lévitation dans un aquarium de formol, branche d'olivier au bec. Avant de se retrouver face à un requin blanc gueule ouverte sur une dentition qui ferait passer la moindre déchiqueteuse pour un distributeur de caresses. Afin de montrer que l'art est plus réel que la vie, Hirst compose aussi des vitrines parsemées de bistouris, et autres objets de tortures médicales. Au final, la vie se révèle aussi éphémère que ces papillons déclinés à l'infini dans une multitude de tableaux. Se faisant, Damien Hirst interroge l'histoire de l'art. Il travaille le marbre à la manière des sculpteurs classiques sauf que son oeuvre figure un ange dont une partie du corps a été écorché jusqu'au muscle.Chacune des pièces est ici présentée sans aucune explication. Pourtant, tout y est lumineux. Comme s'il s'agissait d'une évidence. Et que ces oeuvres réalisées au cours des 15 dernières années, avaient spécialement été conçues pour le musée.Y. Y.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.